Nous sommes nés Nigériens et nous le demeurerons ! C’est pourquoi nous sommes appelés à nous unir afin de bâtir ce Niger qui est notre patrimoine commun. J’aimerais tout simplement dire par là qu’il nous appartient tous, qu’on soit du sud ou du nord, de l’est ou de l’ouest. Nous sommes des frères et sœurs depuis la nuit des temps.
La croyance populaire qui voudrait que les politiciens aient la mémoire courte serait d’autant plus vraie au Niger, où des hommes politiques, qui ont jadis géré les affaires de l’Etat de manière scandaleuse et catastrophique, s’érigent en donneurs de leçon, en chantres de la bonne gouvernance et en messie pour résoudre les problèmes qu’ils ont eux même créés.
Tout ça pour ça ! Des dizaines de morts et des milliards de francs de dégâts — pour un pays qui, comme le Sénégal, fait partie des plus misérables du monde —, sans compter une année d’anarchie et de foutoir généralisé plus tard, le Burkina Faso vient de se doter d’un nouveau président.
C’est après avoir tourné et retourné mes idées, mes pensées que j'ai pris la décision de traiter ce sujet qui fâche. Mais , dont il faut en parler parce qu'il nous torture , nous habite et perturbe nos esprits. Un sujet qui ne doit pas être tabou et dont les effets se manifestent chaque jour dans nos vies, nos foyers , nos villages, nos villes et nos pays .
Les prédictions d’une victoire dès le premier tour font, depuis 1996, partie des sujets constitutifs du débat politique à l’approche des élections présidentielles au Niger. Les récentes réélections, dès le premier tour des présidents sortants Alpha Condé de Guinée et Alassane Dramane Ouattara de Côte d’ivoire, combinées au contexte politique actuel, donnent cependant à celles que l’on entend ces derniers temps une tonalité assez particulière. Les partisans du Président sortant étant convaincus de la réalisation inéluctable d’un scénario similaire au Niger. Aussi, la persistance de cette croyance, dans un climat politique pour le moins tendu, incite à l’examen de ces fameuses prédictions à la lumière des faits concrets, inhérents à l’évolution politique et électorale du pays.
Représentant non seulement le cadre fédérateur de l’ensemble de Politiques et Stratégies Sectorielles conduites par le Gouvernement, mais aussi étant le cadre de dialogue avec les Partenaires Techniques et Financiers, (PTF), et à un mois de son évaluation, deux grilles de lecture se donnent à l’analyse de ce (PDES 2012-2015) : La première grille d’analyse porte sur la Lettre du Plan et secundo à l’Esprit du Plan. Relativement à la Lettre du Plan, le cap stratégique est fixé, les faits stylisés, les besoins et objectifs quantifiés, les leviers ciblés. Sous cet angle rien à dire sinon "Harkané" comme on le dit entre jeunes.
Au risque de me répéter, un an plus tôt, je m'interrogeais sur cette même tribune, sur le "gain" réalisé par la Déclaration de la Table de la Montagne (DTM) pour la presse nigérienne. En 2011, membre de l'équipe de plaidoyer pour la signature de ce texte par le Président Issoufou Mahamadou, j'avais beaucoup d'espoir quant aux engagements de celui-ci à doter le Niger d'une gouvernance propice à l'exercice libre du métier de journaliste. J'ai encore en mémoire les quelques phrases d'engagement qu'il nous rechutait lors d'une entrevue. Surtout qu'avant son arrivée, le processus de dépénalisation du délit de presse engagé sous Mamadou Tandja, et parachevée avec Salou Djibo, avait permis à notre pays de s'inscrire sur la "restreinte" liste des pays africains ayant supprimé les peines privatives de liberté en cas de commission de délit de presse.
Devant et face à tous ces évènements douloureux qui se déroulent dans le monde, sur le Continent africain et chez nous au Niger, j’ai pensé qu’il faut réagir. Aucun d’entre nous ne peut rester insensible ni sourd devant tant de drames qui endeuillent chaque jour des familles, nos familles. Nous ne méritons pas , n’accepterons et ne cautionnerons jamais ces tueries ignominieuses, ces barbaries et ces lâches attentats qui détruisent nos vies.
Un ami bien connu des milieux "roses" nigériens, puisqu' appartenant lui aussi à l'Internationale socialiste et grande figure politique dans son pays m'interpellait sur ce ton en cette soirée du 16 novembre 2015: " Dis, M. Saidou, il se passe quoi avec les amis de Niamey. C'est quoi cette censure insensée des médias sociaux et de récusation de toute contestation (....) c'est absurde". A une telle apostrophe, je ne puis m'empêcher d'avoir un rire jaune, et de lui dire :" je n'ai malheureusement pas de réponse ".