Lettre ouverte au Président de la République.
Monsieur le Président de la République,
Excellence Monsieur le Président de la République, vous êtes le dernier rempart, celui vers lequel chaque citoyen doit se retourner lorsque l’intérêt général est menacé. Vous êtes comptable des joies et des peines de tous les nigériens. Votre seule ascèse est donc de la défense des intérêts de notre pays partout à l’intérieur comme à l’extérieur de la première heure de votre mandat à la dernière seconde de celui-ci.
Aussi, vous êtes celui qui doit prendre en compte les préoccupations de tous vos compatriotes à travers un sens élevé de proximité dans toutes les épreuves. En outre, vous êtes celui à qui incombe la charge de veiller à la réparation de toutes les injustices, celui qui doit veiller à l’effectivité d’une bonne gouvernance et qui doit être en tête du combat implacable contre la corruption et le détournement des deniers publics. De plus, vous avez également l’obligation de défendre ce pays, de protéger ce peuple des ennemis intérieurs et extérieurs, C’est à vous également de veiller obséquieusement au respect de l’intégrité territoriale de notre pays. Enfin vous êtes celui à qui la constitution avait interdit tout esprit de clan c'est-à-dire vous devrez être libre de toute appartenance et doit incarner de facto l’unité nationale.
Excellence Monsieur le Président de la République, depuis votre élection avec votre prestation de serment, il ne s’était pas passé un seul jour que je ne m’étais pas posé la question de savoir pourquoi vous aviez cherché ce pouvoir avec autant d’ardeur au vue de la situation désastreuse dans laquelle se trouve notre pays après votre premier mandat. A l’aune de l’exercice de votre dernier mandat à la tête de notre pays, cette question me taraude encore sans cesse l’esprit. Ce qui me pousse aujourd’hui à vous écrire. Dans la recherche d’une éventuelle bonne réponse, j’avais lu et relu votre serment un nombre incalculable de fois notamment le passage où vous jurez d’œuvrer sans relâche au bonheur de vos compatriotes. A ce titre, vous ne devriez ménager ni votre temps, ni votre énergie encore moins votre santé pour aller à la rencontre de vos compatriotes afin de leur apporter l’espoir qui leur manquait tant et pour leur bonheur exclusif. Surtout que vous disiez tout au long de la décennie où vous étiez opposant que le Niger est un pays riche mais très mal géré. Alors que vous aviez été réélu non seulement la soif de justice chez vos compatriotes va crescendo mais malheureusement vous êtes devenu très inaccessible à vos compatriotes au point où leur cri de douleur à votre endroit reste inaudible. Le Niger est donc toujours mal géré.
Pourtant à l’orée des élections présidentielles de 2016, certains de vos très proches amis avaient proclamé partout que lorsque vous auriez un second mandat, comme ce sera le dernier vous travailleriez avec acharnement au redressement de notre pays. Un pays déjà fragilisé par vos 5 années de gestion où vous aviez fait trop de concessions souvent en allant à l’encontre même des intérêts de notre pays juste pour préserver votre pouvoir. Ainsi, disaient-ils, vous auriez les coudées franches pour lutter efficacement contre la corruption ambiante, l’enrichissement illicite a fin d’asseoir une justice sociale qui fera la promotion de l’égalité des chances dans la mesure où toujours selon eux, vous n’attendiez rien de personne. Le deuxième mandat obtenu, la réalité est toute autre chose, ce qui laisse penser que les promesses de campagnes électorales n’engagent que ceux qui y croient. A présent le constat très amer avec la multiplication des scandales au sommet de l’Etat, la promotion de l’impunité et la mauvaise gouvernance qui débuta par la nomination de ce gouvernement pléthorique comportant en son sein de repris de justice ainsi que de personnes ayant des dossiers à la justice. Pire tous ceux qui avaient été recalés dans leurs partis ont été nommés Conseiller Spécial avec rang de Ministre dont le nombre concurrence celui du gouvernement dirigé par M. Brigi.
Excellence Monsieur le Président de la République, c’est un truisme de dire que ces derniers temps le bonheur a sans aucun doute disparu de la vie des nigériens avec ces millions de nigériens qui expriment de plus en plus chaque jour leur immense désespoir dans les rues, dans les quartiers, au niveau des foyers ou au cours des manifestations des événements sociaux, à travers le slogan inouï « Tayitawri ». Le 21 décembre ce même peuple avait fait corps pour dire d’une seule voix « Tayitawri », cela fut également renouvelé le 4 février, malheureusement certains de vos thuriféraires vous avaient fait croire à travers une marche organisée à Niamey et à l’intérieur du pays à coup de billets que c’est « Tayitapshi », quelle scandaleuse trouvaille ! Pourtant à côté du nouveau club des milliardaires qui vous entoure au quotidien et qui avait vu le jour sous votre mandature, des millions de vos compatriotes tirent le diable par la queue tellement leur quotidien est rempli de misère et d’injustice. Une misère dont une des causes principales est la très mauvaise redistribution des richesses via des politiques publiques en déphasage avec les préoccupations des populations. Quant à la justice sociale, elle est inexistante, le prolongement de cette injustice avait déjà réussi à extraire le principal responsable du pillage des containers de la SORAZ et cherche actuellement à extraire M. Massaoudou et ses complices de cette rocambolesque affaire de 200 milliards transférés dans un compte à Dubaï.
Excellence Monsieur le Président de la République, pourquoi aviez-vous cherché à être élu coûte que coûte Président de la République ? Pas pour résoudre nos problèmes certainement car notre pays est toujours en bas des classements annuels en termes d’indices de Développement Humain (IDH) depuis votre accession au pouvoir en 2011. Il est aussi de notoriété publique, depuis votre prestation de serment pas une seule visite de votre part dans une école publique, dans un centre de santé ou dans un service de l’administration publique en dépit de l’état de convulsion de ces secteurs. Ces secteurs méritent amplement votre attention au quotidien. Vos visites sur le terrain pourtant très indispensables, pourraient remobiliser notre peuple dans le seul combat qui vaille tout en mettant à nue certaines pratiques qui doivent être bannies à jamais ou être sanctionnées plus que jamais. Même le citoyen ordinaire qui avait passé des heures dans la file sous le soleil ardent du Sahel afin de pouvoir glisser votre bulletin dans l’urne n’a pas encore eu droit à une visite pour qu’il puisse vous dire du fond de son cœur les insuffisances notoire de votre gouvernance.
Excellence Monsieur le Président de la République, nous aimerions savoir pourquoi aviez-vous cherché ce pouvoir avec tant de pugnacité et d’engagement? Depuis le Général Seyni KOUNTCHE, un consensus avait régné bien que non écrit entre les différents responsables qui se sont succédé à tête de notre pays, chacun avait préservé ce consensus vital pour notre pays. Aucun des dirigeants n’avaient accepté les bases étrangères sur notre sol. Pourquoi vous aviez brisé ce consensus ? Aujourd’hui, la présence de ces bases étrangères sur notre territoire est une sérieuse entrave à notre intégrité territoriale et à notre indépendance. Nombreux sont les nigériens qui se demandent l’utilité de ces bases étrangères avec leurs drones sur notre sol à l’heure où notre armée fait face régulièrement des attaques terroristes avec leurs lots de désolation pour de nombreuses familles nigériennes.
Je vous prie d’agréer Monsieur le Président de la République, l’expression de mon respect déférent.
SOUMAILA ABDOU SADOU
Administrateur Civil
Commentaires
Votre lettre relate ce que de millions de nig
Tu t'es laiss