« Uranium-Gate » : La République, le cancer des « deals » et nos 200 milliards…
Le feuilleton du « cannibalisme ontologique » de l’argent et du business au plus haut sommet de l’Etat qui met en cause l'Etat du Niger d'avoir caché près de 200 milliards de CFA provenant de la vente d'uranium, virés sur un compte bancaire à Dubaï en 2011 nous inspire deux réflexions : La première est de Sénèque. Ce grand penseur de l’antiquité qui nous a appris que « Long est le chemin des préceptes, court est celui de l’exemple ».
La seconde est du Professeur d’Economie Moustapha Kassé qui nous a dit « Que le développement est la mobilisation des énergies individuelles vers un projet collectif » Même si notre pays a un projet " collectif " le PDES, il va être difficile de mobiliser les énergies individuelles vers ce projet parce que non seulement, le cannibalisme ontologique de deal, du « tchoco-tchoco » introduit au sommet de l’Etat est devenu un cancer qui ronge les vertus de notre République, mais aussi les citoyens étant convaincus qu’ils sont dirigés par des dealers, n’accepterons pas d’être les dindons de la farce d’où cette nécessaire vertu de l’exemplarité si chère à Sénèque pour diriger des hommes.
Nos hommes politiques ont toujours préféré le long chemin des préceptes à celui court de l’exemple. Après le deal d’AFRICARD combiné à cet uranium-gates, gaskia on est loin de l’exemplarité. Cette perception pour ne pas dire cette conviction des Nigériens que tout est une affaire de deal au sommet de l’Etat est la plus grande menace pour notre démocratie et notre programme de développement économique et social. Comment alors convaincre le Nigérien d’en bas d’être exemplaire dans son travail si l’exemple ne vient pas daga sama. La démocratie comme disait Hobbes est une aristocratie d’orateurs. La nôtre est en train de dégénérer en une aristocratie de « dealers ».
Notre pays mérite mieux que d’avoir des élites qui passent leur temps à faire du « somogal ». Il est temps d’arrêter cette dégénérescence de la République et ce dépérissement de l’Etat. La rupture, la « renaissance » promise de Issoufou aurait du être une synthèse entre la vertu de Kountché et l’ambition de Baba Tandja. Malheureusement, Issoufou et les enfants « chouchou roses » sont en train de plus en plus de sacrifier les principes et la vertu à l’autel des calculs politiciens.
Au-delà du ridicule, ce serait une grande injustice que le ministre Hassoumi ne soit entendu devant le ministère public, d’autant plus que nous y sommes dans l’ère « mai boulala ». Si non comme le disait Chomsky « Cette société durera, avec ses souffrances et ses injustices, tant et aussi longtemps qu'on prétendra que les engins de mort créés par les hommes sont limités, que la terre est inépuisable et que le monde est une poubelle sans fond. A ce stade de l'histoire, il n'y a plus qu'une alternative. Ou bien la population prend sa destinée en main et se préoccupe de l'intérêt général guidée en cela par des valeurs de solidarité ou bien s'en sera fait de sa destinée tout court ». Que Dieu sauve la République !!!
Sami Youssouf
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