Dans un communiqué publié tard dans la soirée du dimanche 13 août 2023, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a annoncé que le président déchu, Bazoum Mohamed, ainsi que ses complices locaux et étrangers seront poursuivis devant les juridictions nationale et internationale compétentes pour « haute trahison » et « atteinte à la sureté intérieure et extérieure ». Selon le porte-parole de la junte militaire, le colonel-major Abdrahmane Adamou, le gouvernement dispose des éléments nécessaires de preuves grâce aux échanges entre l’ex-chef de l’Etat et des complices locaux et étrangers dont des chefs d’Etat. Le CNSP a d’ailleurs saisi l’occasion pour dénoncer « la campagne d’intoxication et désinformation », entretenue « à dessein pour discréditer les autorités de transition », et « faire échouer toute solution négociée de sortie de crise ». Avec cette accusation, les nouvelles autorités de Niamey, qui ont par ailleurs, réaffirmé leur engagement à traiter « dignement » les dirigeants interpellés du régime déchu, entendent visiblement inscrire la détention de l’ancien président Bazoum ainsi que ses proches, dans un cadre légal avec désormais, l’ouverture d’une procédure judiciaire à leur encontre. Comme ce fut le cas en 2010 sous la précédente transition militaire du CSRD du général Salou Djibo, lorsque le président renversé Tandja Mamadou a été accusé de « haute trahison » et de « malversations financières » par la junte militaire au pouvoir à l’époque, ce qui lui a permis de le maintenir en détention pendant plusieurs mois, et ainsi atténuer la pression des organisations internationales de défense des droits humains ainsi que des leaders mondiaux qui dénonçait une « détention arbitraire » du président renversé.