Mali : Bamako interdit le survol de son territoire à un avion militaire allemand
Les autorités maliennes viennent d’interdire le survol de leur espace aérien à un avion militaire allemand transportant des soldats à destination de la base aérienne de Niamey pour un déploiement pour le compte de la MINUSMA. La semaine dernière, le gouvernement de transition avait déjà dénoncé le survol sans autorisation de son espace aérien par un aéronef français de l’opération Barkhane. Alors que la Minusma a suspendu temporairement ses vols, Bamako entend désormais réviser les termes de l’accord militaire signé avec la France.
Selon les médias allemands, qui citent un communiqué du ministre de la Défense du pays, l’avion qui transportait quelques 75 soldats allemands en instance de déploiement pour le compte des casques bleus de la MINUSMA était en route pour la base aérienne de Niamey où sont stationnés les soldats allemands engagés au Mali. L’avion a été obligé d’atterrir à Gran Canari, dans les iles espagnoles des Canaries, faute d’autorisation de survol des autorités maliennes.
Au lendemain des sanctions de la Cédéao, un avion militaire transportant des soldats tchadiens a attendu plusieurs heures sur la base militaire d’Agadez avant d’obtenir l’autorisation d’atterrir au Mali. Selon la Cédéao et après consultation et des échanges, il a été décidé que les aéronefs ne sont pas concernés par l’embargo aérien mais devront toutefois, obtenir l’autorisation préalable des autorités maliennes pour survoler leur territoire.
La semaine dernière, le gouvernement de transition avait déjà protesté contre le survol de son espace aérien par un aéronef français parti d’Abidjan et qui a fait un aller-retour sur la base de la force Barkhane de Gao.
Cette posture de Bamako fait suite aux sanctions prises contre le Mali par les chefs d’Etat de la Cédéao le 09 janvier dernier à Accra et qui imposent un embargo au pays. Des sanctions soutenues par l’Union européenne (UE) qui est en train, également, de prendre des mesures visant les autorités de la transition.
A Paris, l’état-major de l’armée a justifié le survol du territoire malien par les termes de l’accord militaire qui lie les deux pays. Un accord relatif à l’engagement militaire des soldats français au Mali et qui offre aux éléments de Barkhane une protection juridique ainsi qu’une liberté de mouvement et donc de circulation tant terrestre qu’aérienne.
C’est justement les termes de cet accord que Bamako veut désormais réviser et dans le sillage de sa dénonciation par le premier ministre de transition Choguel Kokala Maiga, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a confirmé qu’une demande en ce sens a été déposée en bonne et due forme, et depuis décembre dernier, auprès des autorités françaises avec les détails des clauses à revoir. C’est du reste ce que vient de confirmer, hier mercredi dans un message à la nation prononcée à l’occasion du 61e anniversaire de l’armée malienne (FAMA), le président de la Transition, le colonel Assimi Goita. « Par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux de notre pays, nous avons demandé la relecture de certains accords de coopération militaire. Dans le même temps, de nouveaux accords ont été signés, toujours avec comme objectif essentiel, la sécurisation des Maliens et de leurs biens », a annoncé le chef de l’Etat malien sans toutefois cité les accords visés par la relecture des accords.
Le colonel Assimi Goita droit dans ses bottes
Dans son intervention d’une dizaine de minutes prononcée en tenue militaire, le Président de la transition malienne a assuré les chefs militaires et les soldats de la poursuite des efforts de son gouvernement à renforcer et à mettre à leur disposition les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions afin, notamment, d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national.
« La commémoration de l’anniversaire de notre armée nationale intervient à un moment critique de l’histoire de notre pays. En effet, depuis une dizaine d’années, nous faisons face à une guerre qui nous a été imposée par des groupes armés terroristes ayant décidé de semer la désolation dans nos contrées, empêchant nos paisibles citoyens de vaquer librement à leurs activités », a rappelé le colonel Goita qui n’a pas manqué de relever que cette année, « le contexte a pris un caractère particulier en raison des récents évènements dans l’espace de la sous-région ouest-africaine ». Pour le Président de la transition malienne, « contrairement à l’objectif recherché par certains, à travers ces évènements, les Maliens, ont su se surpasser dans un vaste élan de communion autour de ce que nous avons de plus cher, notre patrie ».
« En tout état de cause, l’Armée est entièrement solidaire du peuple malien dont elle est partie intégrante », a clamé le colonel Assimi Goita, qui s’est par ailleurs réjouit des résultats obtenus par l’armées ces derniers temps.
« Depuis quelques temps, grâce aux différentes actions entreprises par les autorités de la Transition et le haut commandement militaire, nous assistons à une réelle montée en puissance des Forces armées maliennes. En témoignent les lourdes pertes infligées aux groupes terroristes, ces dernières semaines. Ces résultats probants revigorent, non seulement les troupes, mais maintiennent la cohésion, la confiance et la détermination en leur sein dans leur marche vers la victoire finale sur le terrorisme et l’extrémisme violent ». Colonel Assimi Goita
Notons aussi qu’hier mercredi, le président de la transition malienne a eu un entretien avec António Guterres, le patron de l’Organisation des Nations unies (ONU) avec comme principal sujet abordé, la crise politique dans le pays et ses derniers développements. « J’ai eu un long entretien téléphonique avec le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres ce soir. Je lui ai transmis notre engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé et l’ai invité à encourager la communauté internationale à accompagner notre pays en plaçant l’intérêt supérieur de la population malienne au dessus de toute autre considération », a indiqué le colonel Goita cité dans un communiqué des services de la communication de Koulouba, la Présidence malienne.
A.Y.Barma (actuniger.com)
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Si conneries, il y a c'est du c
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