Plus de pragmatisme et de responsabilité dans nos actes
Aucun Etat au monde ne s’est préparé à accueillir ce Covid 19 et à gérer ses conséquences sociales, financières, budgétaires, économiques, culturelles et cultuelles. Pourtant, chaque Etat doit y faire face avec plus ou moins de pragmatisme car il y va de sa responsabilité. Les autorités politiques et administratives ont la responsabilité constitutionnelle de tout mettre en œuvre pour préserver la santé de tous les citoyens en les éloignant des menaces de ce virus. Tout laxisme constaté dans ce sens pourrait être assimilé à un abandon, voire, à un refus d’assistance à personnes en danger. L’Etat est plus que jamais interpellé et il doit mettre en œuvre toutes mesures, toutes initiatives afin d’assumer pleinement sa mission et à avoir une certaine maitrise de la situation. En cas d’échec, c’est-à-dire, en cas de propagation incontrôlée du virus, personne ne répondra à la place des autorités compétentes ; elles en seront les premières responsables.
C’est pourquoi, l’on a constaté, d’un Etat à un autre, la prise d’un certain nombre de mesures qui tournent autour d’une seule idée : créer les conditions favorables à la diminution des points de rassemblement propice à la propagation fulgurante du virus.
De façon graduelle et en tenant compte des spécificités propres à chaque Etat et à la population qui y vit, certains points sensibles ont été identifiés. Ce sont les cas des écoles, des universités, des mosquées, certains points de vente et lieux de cérémonies, couvre-feu etc…Autant, en l’état, les médecins « tâtonnent » et polémiquent sur le traitement adéquat, autant les autorités tâtonnent sur les solutions susceptibles de limiter le risque de propagation du virus. Aussi, en fonction de ses réalités, de ses possibilités budgétaires et financières, chaque Etat a-t-il tenté de prendre des mesures sociales et fiscales d’accompagnement.
Le seul mobile de toutes ces mesures est la tentative de réduction du risque de contamination de masse qu’aucun plateau médical ne peut contenir. Ce qui nous vient des Etats développés est assez interpellateur et cela n’arrive pas qu’aux autres. Aucune autorité politique ou administrative n’a aucun intérêt à empêcher aux populations de fréquenter, notamment les lieux de culte.
La réussite de cette croisade contre la propagation de ce virus n’est possible qu’avec l’adhésion de tous. Nous sommes tous interpellés. Un acte isolé et individuel est de nature à remettre en cause les efforts collectifs car le virus ne se limite à la personne qui l’a défié.
Mieux, il ne connait ni riche ni pauvre, ni dirigeant ni dirigé, ni opposant ni membre de l’équipe dirigeante, ni jeune ni vieux. Nous sommes égaux devant ce virus et sa dangerosité. En conséquence, c’est ensemble que nous devons le combattre. Nous pouvons, plus tard, solder nos comptes politiques et autres après avoir réussi ensemble à régler l’équation de ce virus ravageur.
Les jeunes, les porteurs sains et ceux qui pensent avoir un système immunitaire puissant doivent penser aux personnes vulnérables : les personnes âgées et celles qui sont affaiblies par d’autres maladies. Ces dernières souffriraient malheureusement et garderaient à l’esprit, si elles arrivent à s’en sortir, l’insouciance des porteurs sains qui les ont contaminés sans le savoir et sans le vouloir.
Sur un autre plan, la pandémie est interprétée comme une épreuve divine. Alors, dans ce contexte où Dieu a choisi d’éprouver l’humanité de façon générale et les Etats en particulier, est-il cohérent et logique de vouloir continuer à vivre comme si de rien n’était, c’est-à-dire, ignorer aussi bien les consignes et recommandations contenues dans les différents hadiths et celles données par les autorités sanitaires ?
Nous avons la responsabilité et le devoir de modifier, le temps du combat contre le virus, nos habitudes, nos fréquentations et nos façons de voir les choses.
Que Dieu nous épargne et nous aide à surmonter l’épreuve pour qu’un jour nous puissions raconter qu’en 2019-2020 nous avions affronté une pandémie et les conséquences qu’elle a entrainées.
Docteur Adamou ISSOUFOU
FSJP/UCAD
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