Pour un traitement d’ensemble de la question des faux diplômes
A l’occasion d’un point de presse, le 10 mars 2017, le Ministre de l’Enseignement Primaire a déclaré que plus de 300 faux diplômes ont été détectés suite au contrôle des dossiers déposés par les enseignants en vue du test d’évaluation de leurs niveaux. De même, il y’a quelques mois, 22 faux diplômes en provenance du Niger ont été identifiés au Benin, selon un article paru dans aCotonou.com.
Ces révélations sont inquiétantes et constituent un indicateur d’un malaise profond au sein de l’Administration Nigérienne. Il se peut que ces cas décelés ne soient que la partie visible de l’iceberg.
Ces révélations nous permettent de penser qu’il y’a probablement des détenteurs de faux diplômes qui travaillent dans d’autres secteurs en dehors de celui de l’éducation. Autrement dit l’Administration Nigérienne est probablement infestée de détenteurs de faux diplômes. Le gouvernement doit prendre ce problème au sérieux et faire un traitement d’ensemble.
Il est indéniable que ceux qui travaillent avec des faux diplômes sont des dangers publics dans des secteurs sensibles comme la santé et l’éducation. En effet un agent de santé détenteur d’un faux diplôme est un assassin potentiel ; de même un enseignant ne remplissant pas les conditions requises pour enseigner, sacrifie les élèves et fait du tort à la nation. Nous soutenons sans réserve le principe de l’évaluation du niveau des enseignants. Il permet d’identifier et de remercier tous ceux qui ne sont pas aptes à enseigner.
Par ailleurs, selon notre religion, l’islam, le salaire reçu par celui qui travaille avec un faux diplôme est un salaire illicite (haram).
Compte tenu de tout ce qui précède, il y’a lieu de confier à la HALCIA la mission d’investigation et de détection des détenteurs de faux diplômes, dans tous les services publics et parapublics. A l’issue de la mission, tous les détenteurs de faux diplômes identifiés seront révoqués et remplacés par des chômeurs détenteurs de vrais diplômes. C’est en fait une mission d’assainissement des services de l’Etat.
C’est d’ailleurs une occasion de traquer et de poursuivre en justice les faussaires qui délivrent ces diplômes. En effet une fois les détenteurs des ces diplômes identifiés, il suffit de les cuisiner pour les amener à dénoncer les faussaires.
Cette chasse aux faux diplômes présente entre autres les avantages suivants :
$1v Mettre les détenteurs des faux diplômes hors d’état de nuire à la société ;
$1v Garantir la qualité des services offerts au public par les agents de l’état ;
$1v Restaurer la culture du mérite et encourager les élèves et étudiants à obtenir de vrais diplômes par leurs propres efforts ;
$1v Réduire le nombre de chômeurs, en remplaçant les faux diplômés par de vrais diplômés ;
$1v Contribuer à l’éradication du phénomène des faux diplômes ;
$1v Rendre service aux détenteurs des faux diplômes, en les empêchant de continuer à manger de l’illicite (haram).
Le phénomène des faux diplômes s’est développé à cause du dysfonctionnement du système éducatif et de la prolifération des établissements d’enseignement privés, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et du secteur tertiaire (gestion, comptabilité, informatique, transit…..). L’outil informatique a joué un rôle important dans la fabrication des faux papiers.
Le service national d’équivalence des diplômes doit faire toutes les vérifications nécessaires avant d’accorder l’équivalence aux diplômes délivrés par les établissements privés; le même traitement doit être réservé aux diplômes obtenus par les nigériens ayant étudié dans les établissements privés des pays étrangers.
Issa HAROUNA, Maradi, Niger ;
Commentaires