Lettre ouverte à SE M Issoufou Mahamadou, président de la République du Niger, Chef de l’Etat, président du Conseil des ministres
Le Niger, un pays perdu.
Connaissant la réaction du nigérien lambda, et conscient de la hargne que peut susciter un tel titre auprès de celui-ci, j’y reste souder et pour cause.
Excellence
J’ai eu beaucoup de chance, Dieu merci ! Cette situation, qui m’a fait m’approcher de très près de feu le Général Baré en sa qualité de Président du Niger, et vous-même, en votre qualité de Chef de file de l’opposition de 1999 à 2004, époque où nos cris et coups de gueule portaient sur l’exclusion, la dépolitisation (ça vous dit ?) ; cette situation dis-je, aurait été une aubaine chez certains de nos compatriotes qui allaient en profiter pour leur ascension personnelle.
Analysée de très près, cette petite introduction n’est pas fortuite et illustre si besoin est, la nature des rapports entre les princes et les citoyens.
Qu’est-ce que le prince ? Sinon que celui-là que la baraka a choisi pour gérer la cité.
Et le citoyen ? C’est ce peuple naïf et manipulé, à la merci quotidienne del’autre.
C’est cela le Niger depuis la Conférence Nationale SOUVERAINE.
Là, je sais égratigner un pan de nos sincères démocrates, car là aussi je bouscule un tabou, celui d’interdiction formelle de critiquer cet important forum. Tout undébat.
Or, vingt et cinq années se sont écoulées aujourd’hui, l’âge d’un adulte. Des compatriotes qui ont le même âge, ont pu lire dans les textes ; que l’on avait pas besoin d’être militant d’un parti au pouvoir pour se réaliser ; on avait que faire d’un militantisme béat pour accéder à l’emploi ou pour être promu à tel ou tel autre responsabilité ; On avait besoin que d’être nigérien, élève, pour aller à l’école ; que d’être nigérien, de valeur intrinsèque pour enseigner, pour soigner les concitoyens, pour animer et sensibiliser les populations ; pour prendre le chemin des salvatrices campagnes de vaccination à grande échelle ; pour cultiver paisiblement ses terres ; pour diriger son petit village, pour transporter d’une contrée à une autres ses passagers qui n’ont que dalle de politique politicienne ; euh, j’oubliais : de nigériens sécurisés, à l’abri de cette injustice et cette criarde absence d’équité ; indicateurs palpables de la déchéance de nos valeurs les pluscardinales.
Aujourd’hui,
Le Niger est un pays perdu ! Excellence,
Je sais que vous voudriez me lire, vous allez me lire. Mais pour se faire, placez-vous, je vous en supplie, dans un coin caché, discret et quiet de votre Palais pour éviter les thuriféraires. Les vôtres en particulier, que je connais fort bien, sont légion et d’une compétence aux antipodes de la raison et de la morale.
Me lisant donc, vous vous rendrez compte hélas, que vous êtes, vous- même, perdus.
Je vous le disais, rappelez-vous en ; face à face, que votre personne : Issoufou est, unanimement reconnu, une personne humble, un homme bien ; à contrario, et c’est là votre paradoxe, vous acceptez un entourage mesquin et filou, dont l’intérêt de la présence à vos côtés n’ad’égalequeleursnuisancessurvotregouvernanceetdoncsurla
société. Personnages impopulaires, ils sont insensibles aux invectives et autres attaques en règle contre votre régime et contre votre propre personne, tant que les dessous de table tombent, tant que, sous votre couverture, ils peuvent continuer à narguer les autres, tout à fait im pu né ment.
Si non, de 2011 à cette fin de premier mandat, pourquoi vous ont-ils laissé vous pavanez dans un programme politique essentiellement fait de briques et d’asphalte ? De social, nenni !
-Mais que de salles de classes sans enseignants qualifiés et donc sans disciples intelligents ;
-Que de centres de soins sans produits traitants ;
-Que 3N anarchiques qui font proliférer dans la même période, sur tous les marchés, de janvier à mars : choux, laitues, carottes, melons etc…, partout et par tous, au point où il y a plus d’offres que de demandes, c'est-à-dire plus de vendeurs que d’acheteurs.
A présent, un deuxième mandat, « inratable ! »
Qu’est-ce que c’est que cette affaire de point « un » de la renaissance
2, dénommé renaissance culturelle ?
Renseignement pris, il ne s’agit pas, loin s’en faut, de promouvoir la Culture nigérienne proprement dite, par une action hardie sur les acteurs, auteurs et patrimoines culturels qui se morfondent toujours dans leurs coins, faute de soutien ;
Qu’est-ce que c’est que ces villes…belles, empestées de mendiants agressifs et de pauvres hères côtoyant ces menaçantes V.8 des tout nouveaux riches?
Les échangeurs ! En l’occurrence, les griots du siècle ont quelque peu réussi à clouer le bec des pauvres gens, car la philosophie est fort acceptable : faire de Niamey une ville digne. D’accord ! Aux flancs
de ces échangeurs, un jour, le SAMU ramassera des corps de nigériens morts defaim.
Mais comprenons-nous !
Cette pseudo invective est, loin de renier l’intérêt de toutes ces œuvres et ouvrages sinon indispensables, du moins nécessaires, mais qui ne doivent nullement occulter les aspects sociaux vitaux qu’attendent la grande masse deconcitoyens.
Ceux-ci, mobilisés à chaque joute électorale, car indispensable à l’ascension du roi, n’est pris en compte nulle part dans les programmes, que pour dire, comme une litanie : « le monde rural sera ceci, il sera cela. » ; « la femme sera celle-ci, elle sera celle-là » ; « la jeunesse sera celle-ci elle sera celle-là.»
La même rengaine pour l’Ecole, qui n’existe que par les bâtiments anciennes et surtout nouvelles formules dont les bakchichs induits par leurs érections, ont créé nos nouveaux riches actuels. Haro sur la qualité !
La Santé. Ce qui peut être dit de vrai ici, est le mouroir que constituent les centres de soins.
Un matin, au service des aiguillages de l’Hôpital National de Niamey, à six heures, j’ai composé, sans succès, le numéro d’un de vos très proches collaborateurs, aux fins de l’alerter du spectacle indescriptible de toutes ces mères et de tous ces petits d’hommes, agglutinés de froid, criant à tue-tête, sans assistance médicale, dans l’attente de sages-femmes désespérément absentes sinon retardataires, dont la présence, quelque soit l’heure, n’a d’intérêt que lorsque l’on a de l’argent dans la pochette. Qui a dit « Gratuité ». Ah ! Le DG. Le tout puissant maître des lieux, membre du bureau politique du parti, ne devait pas être déranger pour si peu. Le saviez-vous Excellence?
Une autre histoire, vraie: au moins cinq enfants meurent par jour au CHU durant mon court séjour dans ces lieux, mois d’octobre 2015, du 09 au 21.
C’est vérifiable !
Le Niger, un pays vraiment perdu !
Cette assertion tient la route si l’on se réfère au ficelage des programmes vrais-faux et faux-vrais des différents candidats, sans s’attarder sur les farfelus aventuriers qui, parce que bafouant la morale tout court, ont programmé d’aller à la table, sacrifiant les dizaines de milliers de francs qu’ils escomptent rapidement récupéré par cette adhésion à votresoutien.
C’est là votre première équation. Satisfaire cette horde. Mais que faire donc dans pays perdu ?
Une tentative de sauvetage ?
Si vous le voulez bien, voilà quelques recettes claires, se détachant dans leurs détails, du carcan des programmes officiels :
- Pays faussement pauvre, il faut vendre et bien vendre nos ressources naturelles ; en l’occurrence, de vrais acteurs de la société civile vous aideraient à sensibiliser et à mobiliser les populations, vous protégeant de fait, des contraintes internationales.
- Il faut partager la richesse ainsi induite, en amenant les plus pauvres au stade de la satisfaction alimentaire, les statistiques existent et les moyens sont là ; mais ne les voient pas ceux là qui comptent toujours exploiter lesautres.
- Refuser les réformes d’éducation couteuses et inadaptées. Pour sauver l’école nigérienne il faut, entre autres, éviter de prendre des trains en marche. Il faut revoir à la baisse le temps des études;ilfautrevenirsurdesmatièrestellesquelamorale,
l’histoire et la géographie du Niger et de l’Afrique, il faut spécialiser les enseignants par niveau d’étude, du CI au collège. Etc..
- Recycler à grande échelles les enseignants contractuelsactuels
- Assurer les soins gratuits à une catégorie de nigériens dans le véritablebesoin
- Les prestations au niveau des services des urgences doivent être gratuits;
- Réduire sensiblement les coûts dans tous les centres publics de soins
- Instaurer des coopératives villageoises en vue de moderniser l’action paysanne et le pastoralisme;
- Instituer des structures de prise en charge gratuite de toutes les personnes âgées nigériennes, de 75 ans et plus sa ns revenus connus
- Foncer un puits dans chaque hameau et un forage dans chaque village;
- Eclairer tous lesvillages
- Foncer un puits dans chaque hameau et un forage dans chaque village;
N.B : Le coût global de tout ceci, n’équivaudrait pas celui de l’échangeur Diori qu’il faut suspendre fissibidiLaahi.
Au niveau officiel, éviter toute erreur dans la formation de votre premier gouvernement ; trouvez les hommes, ils existent bel et bien au Niger des HOMMES intègres, compétents et entreprenants, capable de tenir la route pendant cinq ans en évaluant par étape les actions des secteurs à eux confiés.
Et vous-mêmes, construisez un programme de visites ponctuels dans des villages, proches ou reculés, échanger directement avec les populations sur la marche de tel secteur ou de tel autre ; cette vision empirique de la gouvernance vous fera réussir votremandat
2 et contribuera inéluctablement à la reconversion desmentalités, car en fin de compte c’est de cela qu’ils’agit.
Enfin, décliner votre programme technique et politicien comme vous le concevez ; le peuple se satisfera de ce qui est dit ci haut.
TADE Amadou,
93 97 06 00/ 90 97 06 00
Commentaires
Seul Dieu sauvera le Niger.
Is rien de tout
point final
A un moment il faut etre de Tillabery, que la roue de l'histoire tourne. C'est comme
dan madotchi; @abirni; zemblabla; Gyandama uwar labari; Sani Saley; SALAMATOU.
Ils sont tellement vers