Méningite : 1692 cas dont 99 décès entre mars et avril, Niamey foyer de la nouvelle vague d’épidémie
Depuis mi-mars 2024, le Niger fait face à une épidémie de méningite, avec 1692 cas notifiés, dont 99 décès à la date du 17 avril, selon des statistiques publiées par l’OMS Niger. À Niamey, foyer de l'épidémie, l’OMS appuie le Ministère de la Santé publique dans la surveillance et la prise en charge pour assurer la protection de la population. À Agadez également, des cas avec décès ont été récemment signalés dans la commune de Djado. En 2022 et 2023, la maladie a déjà fait des ravages dans la région de Zinder, mais l’épidémie a été circonscrite grâce à la campagne de vaccination qui a accompagné la stratégie de riposte déployée par les autorités, avec l’appui des partenaires techniques et financiers.
Comme les deux précédentes années, le Niger fait encore face à une nouvelle vague d’épidémie de méningite. Depuis mi-mars 2024, le Niger fait face à une épidémie de méningite avec 1692 cas notifiés dont 99 décès à la date du 17 avril selon des statistiques que vient de publier l’OMS Niger. Dans le cadre de l’appui qu’elle apporte au ministère de la Santé publique dans la surveillance et la prise en charge pour assurer la protection de la population, l’OMS vient de faire don d’un lot de médicaments, de réactifs et de matériels de laboratoire à la Direction régionale de la santé publique (DRSP) de Niamey pour la détection des cas et la prise en charge des patients. L’OMS Niger appuie également le renforcement de capacité des acteurs de terrain et la préparation de la campagne vaccinale en vue d'une réponse optimale.
Il y a quelques jours, la Direction régionale de la Santé d’Agadez, dans le nord du pays, a confirmé à nos confrères d’Air Info que vingt-six (26) personnes ont été atteintes de la méningite avec dix (10) décès enregistrés dans la commune de Djado.
En 2022 et 2023, le Niger avait déjà connu une épidémie de cette maladie qui jadis faisait des ravages au sein des populations principalement les enfants. Entre le 1er novembre 2022 et le 27 janvier 2023, un total de 559 cas de méningite à méningocoques ont été notifiés dont 111 confirmés en laboratoire et dont 18 décès signalés dans la région de Zinder, au sud-est du pays. La situation est en augmentation par rapport aux 231 cas signalés pour la même période de 2022.
Afin de contenir la maladie, des campagnes de vaccination et de sensibilisation ont été menées par le ministère de la Santé publique avec l’appui de ses partenaires notamment l’OMS. La campagne de vaccination menée en mai 2023 a par exemple permis d’atteindre 91,2% des personnes ciblées, soit 362 057 sur 371 710 personnes.
Épidémiologie de la méningite
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la méningite est une infection grave des méninges, les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Plusieurs bactéries peuvent entraîner une méningite, mais Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et Neisseria meningitidis (N. meningitis) sont les plus fréquentes et se transmettent par les gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées. Au total, 12 sérogroupes de N. meningitidis ont été identifiés, dont six (A, B, C, W, X et Y) peuvent provoquer des épidémies de méningite à méningocoque.
En moyenne, la période d’incubation est de quatre jours, mais elle peut aller de deux à 10 jours. Les symptômes les plus fréquents sont une raideur de la nuque, une forte fièvre, une photophobie, un état confusionnel, des céphalées et des vomissements. Même lorsque la maladie est diagnostiquée précocement et qu’un traitement approprié est instauré, entre 5 % et 10 % des malades décèdent, en général dans les 24 à 48 heures qui suivent l’apparition des symptômes. La méningite bactérienne peut entraîner des lésions cérébrales, une perte auditive ou un trouble de l’apprentissage chez 10 % à 20 % des survivants. La septicémie méningococcique est une forme plus rare mais plus grave (souvent mortelle) de méningococcie qui se caractérise par une éruption hémorragique et un collapsus circulatoire rapide.
C’est dans la ceinture africaine de la méningite, en Afrique subsaharienne, que la charge de morbidité est la plus forte. On sait que le risque d’épidémies de méningite à méningocoque mais aussi à pneumocoque y est particulièrement élevé. Le Niger est situé en grande partie dans la ceinture africaine de la méningite, où les épidémies de méningite sont généralement saisonnières (elles surviennent habituellement de janvier à juin) et d’ampleur variable d’une année à l’autre. En 2015, une importante épidémie de méningite attribuée au NmC s’est produite, touchant près de 10 000 personnes. En 2006 et en 2009, des épidémies de méningite causées par les sérogroupes A (NmA) et X (NmX) de N. meningitidis, respectivement, ont également été signalées. Haemophilus influenzae et Streptococcus pneumoniae sont deux autres agents pathogènes importants qui contribuent de manière significative à la charge de la méningite bactérienne au Niger.
Des vaccins homologués contre la méningite à méningocoque, à pneumocoque et à Haemophilus influenzae sont disponibles depuis de nombreuses années. Il existe plusieurs souches (sérotypes ou sérogroupes) de ces bactéries et les vaccins sont conçus pour protéger contre les souches les plus dangereuses. Au fil du temps, la couverture des souches et la disponibilité des vaccins se sont beaucoup améliorées, mais il n’existe pas de vaccin universel contre la méningite.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)/Source : OMS
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