Drépanocytose : À Niamey, l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger–Russie marque la journée mondiale par un séminaire médical engagé
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, célébrée chaque année le 19 juin, l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger–Russie (EMMNR) a organisé, hier dans ses locaux à Niamey, un séminaire médical de sensibilisation consacré à cette maladie génétique aux lourdes conséquences sanitaires. Animé par le Dr Abdoulaye Harouna Balkissa, ce rendez-vous s’inscrit dans une série de rencontres mensuelles que l’ONG tient régulièrement, autour de thématiques variées, pour informer, prévenir et rapprocher les citoyens des enjeux de santé publique.
Connaître pour prévenir. C’est autour de ce principe que s’est tenue, une fois de plus, une séance de sensibilisation médicale à l’initiative de l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger–Russie (EMMNR). Fidèle à sa mission de proximité sanitaire, l’organisation a encore réuni, ce 19 juin, un public varié dans ses locaux à Niamey pour un séminaire consacré à la drépanocytose, une maladie génétique trop souvent ignorée mais dont les ravages sont bien réels au sein de la population.
Le module, animé par le Dr Abdoulaye Harouna Balkissa, , a permis d’éclairer les participants sur la nature, les modes de transmission, les signes cliniques et les stratégies de prévention de cette affection aussi silencieuse qu’invalidante.
La drépanocytose : une maladie chronique aux conséquences lourdes
Souvent appelée « maladie de la douleur », la drépanocytose est une maladie génétique chronique et évolutive, qui affecte la structure des globules rouges. Le Dr Balkissa a rappelé que seuls les enfants nés de deux parents porteurs du gène peuvent être atteints de la forme sévère, dite SS. Les porteurs AS, dits "sains porteurs", ne développent pas la maladie mais peuvent la transmettre.
Parmi les manifestations les plus fréquentes de la drépanocytose figurent une anémie chronique accompagnée de fatigue intense, un retard de croissance chez l’enfant, une sensibilité accrue aux infections, mais aussi des épisodes graves comme les crises vaso-occlusives douloureuses, les atteintes pulmonaires et les accidents vasculaires cérébraux.
Prévenir plutôt que guérir : un message fort
Si la drépanocytose ne se guérit pas, sa prise en charge précoce et préventive permet d’en réduire l’impact. Le Dr Balkissa a insisté sur l'importance d'une prise en charge préventive basée sur une supplémentation régulière en acide folique, une hydratation constante, des vaccinations renforcées et une antibioprophylaxie adaptée pour prévenir les infections, ainsi que des traitements symptomatiques incluant antalgiques, anti-inflammatoires et, si nécessaire, des transfusions sanguines.
Mais au-delà des traitements, le dépistage prénuptial est apparu comme la clé de voûte d’une prévention durable : « Le meilleur traitement de la drépanocytose reste le dépistage des couples avant le mariage », a martelé le cardiologue devant un auditoire attentif.
Une initiative qui s’inscrit dans la durée
Depuis plusieurs mois, l’ONG EMMNR organise chaque mois à Niamey des séminaires médicaux ouverts au public. L’objectif est clair : informer, sensibiliser, et rapprocher la population de la médecine préventive, souvent négligée.
Ces séances gratuites permettent aux citoyens, jeunes et adultes, d’acquérir des connaissances vitales sur des pathologies fréquentes ou méconnues, dans un cadre pédagogique et accessible.
Dans un pays confronté à de multiples défis sanitaires, l’action de proximité menée par EMMNR apporte une réponse concrète et durable. En misant sur l’éducation sanitaire communautaire, l’ONG contribue activement à réduire les méconnaissances, les préjugés et les retards de diagnostic, notamment dans des maladies héréditaires comme la drépanocytose.