Reprise de l'épreuve de Math de la série D du Bac 2023: tous les candidats autorisés à reprendre et la meilleure note sera retenue (Ministre)
Suite à la décision prise lors du dernier conseil des ministres du jeudi 06 juillet 2023, de la reprise, "sur instructions du Président de la République", de l'épreuve de Mathématiques de la série D du Baccalauréat session 2023, le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la recherche a animé une conférence de presse ce samedi 08 juillet 2023 à son cabinet. Il s'agissait pour le ministre Mamoudou DJIBO, Ph.D. d'apporter des éclaircissements sur l'organisation des examens du baccalauréat session 2023, et particulièrement, sur l'annonce faite par la réunion du conseil des ministres de reprendre l'épreuve de Mathématiques pour la série D en raison de "graves erreurs décelées dans la formulation du sujet". Selon le ministre, tous les candidats admis ou refusé auront le droit de reprendre l'épreuve et c'est la meilleure note qui sera considérée.
Face à la presse, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a indiqué qu'après le rapport qu'il a présenté lors du dernier Conseil des ministres sur l'organisation de la session 2023 du Baccalauréat, le gouvernement a décidé, sur instruction du Président de la République Bazoum Mohamed et, " en raison des erreurs graves décelées dans la formulation du sujet de mathématiques de la Série D", de la reprise de l'épreuve dans les prochains jours. "Le Président de la République a estimé qu'il y a une injustice pour les enfants, et il a instruit de réparer cette injustice de la manière la plus radicale", a expliqué le ministre Mamoudou Djibo.
Selon le ministre, il s’agit désormais "d'organiser rapidement la reprise de cette épreuve. C'est seulement l'épreuve de mathématiques pour la série D qui sera reprise ", a - t - il poursuivi avant d'annoncer que tous les candidats au BAC sont autorisés à reprendre l'épreuve en question. "Tous les candidats au BAC sont autorisés à reprendre. Je veux dire aussi bien les candidats refusés que les candidats admis qui estiment que leur chute à l'épreuve de mathématiques est liée à ces erreurs dans les sujets et s'ils pensent qu'avec un sujet normal ils peuvent décrocher la mention, tout le monde a le droit de reprendre et quelque soit le cas de figure, on retiendra que la meilleure note", a rassuré le ministre Mamoudou Djibo qui, comme exemple a expliqué que, "si celle de la prochaine épreuve est la meilleure, c'est elle qu'on va prendre en compte pour recalculer la moyenne globale et réviser éventuellement la mention".
Ainsi donc, contrairement à ce que les services de la Présidence ont avancé quelques instants après l'annonce de la décision du gouvernement, tous les candidats peuvent prétendre à repasser l'épreuve, les refusés mais aussi les admis.
Selon le responsable de la Com' du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministre Mamoudou Djibo a indiqué au cours de la conférence de presse, "qu'aucune date n'a été annoncée pour cette reprise de l'épreuve de Mathématiques", mais, "les services techniques vont, bientôt, se retrouver pour statuer sur l'organisation de cette épreuve dans le plus bref délai".
Dans son point de presse, le ministre est largement revenu sur les conditions d'organisation du Bac 2023 et a tenté, autant que faire se peut, d'expliquer le processus dans un sens de justifier ou d'expliquer la décision du gouvernement ou disons, plutôt, du Président de la République. Malgré les détails qu'il a donnés, les arguments développés par le ministre Mamoudou risque de ne pas trop convaincre l'opinion. Comme en témoignent les commentaires qui ont suivis l'annonce de cette décision, beaucoup d'inquiétudes restent en suspens et surtout beaucoup d'interrogations sur comment des "erreurs majeures" ont émaillées un exercice de l'épreuve de math de la série D, comment les correcteurs s'en sont pris pour gérer ce cas, quelle décision a été prise par l'OBEECS et surtout qui en sont les responsables ou les coupables ?
A cela s'ajoute aussi ceux qui dénoncent le coût pour le Trésor public d'une telle décision alors que d'autres alternatives existent si véritablement vigilance a été faite pour gérer ce cas de figure sans risquer d'attenter à la crédibilité du baccalauréat de cette année. En outre, il faut aussi tenir compte des conséquences pratiques et des implications juridiques de cette décision avec la convocation à nouveau des membres des 213 jurys ainsi que tout le processus qui suit notamment l'organisation du second groupe, les nouvelles délibérations et leur légalité devant les anciens PVs et les textes en vigueur. L'article 3 du Décret 2020-88/PRN/MESRI du 06 novembre portant réorganisation du Baccalauréat stipule que : "Le Baccalauréat comporte une session unique annuelle dont la date est fixée par le Ministre en charge de l'Enseignement Supérieur sur proposition du Directeur général de l'OBN [Office du Bac du Niger aujourd'hui OBEECS, Office du Baccalauréat, des Equivalences et des Examens et Concours du Supérieur]". Pour la légitimité du baccalauréat de cette année, c'est sûr qu'elle a déjà pris un sérieux coup qui va se rejaillir sur la crédibilité des diplômes nigériens à l'étranger. Un mauvais scénario pour la Renaissance du système éducatif du pays, un sujet dont le Chef de l'Etat en a fait son dada !
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
Commentaires