Situation au Niger : à l’ONU, le président algérien réitère son opposition à toute intervention militaire extérieure
S’exprimant mardi 19 septembre à la tribune de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le président algérien a réitéré la position de son pays contre toute intervention militaire extérieure dans le Niger voisin. Il a aussi soutenu le rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays. Selon Abdelmajid Tebboune, l’Algérie est pour un rétablissement de l’ordre démocratique par des moyens pacifiques avec en filigrane la médiation qu’il a proposée et qui s’articule autour d’une transition civile de six (6) mois, adossée à un dialogue inclusif inter-nigérien, accompagné par les partenaires.
Ce n’est pas nouveau mais cela a le mérite d’avoir été réitéré à la face du monde avec la large audience qu’offre l’Assemblée générale de l’ONU, la grande messe annuelle de la communauté annuelle à New York. Dans son discours à la tribune des Nations unies, le chef de l’Etat algérien a saisi l’occasion pour réaffirmer la position de son pays sur la situation politique qui prévaut au Niger, un pays avec lequel l’Algérie partage près de 1000 kms et où l’armée a pris le pouvoir depuis le 26 juillet dernier, en renversant le régime de Bazoum Mohamed.
A New York, le Président Tebboune a estimé qu’une intervention étrangère au Niger, risque de déstabiliser à la fois le pays et la région. C’est pourquoi, il a réitéré la position de son pays en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques tout en réaffirmant le rejet de l’Algérie du recours à la force et son refus catégorique d’une intervention militaire comme l’envisageait les Chefs d’état de la Cédéao.
Médiation algérienne soutenue par plusieurs pays comme piste de solution
L’Algérie maintient donc sa position affirmée depuis le coup d’état du 26 juillet 2023 par le CNSP. Le pays qui a estimé que « toute intervention au Niger constituerait une menace pour sa sécurité intérieure » a même entamé une médiation entre la Cédéao et les nouvelles autorités militaires en envoyant des émissaires à Niamey et dans plusieurs capitales ouest-africaines. A la clé, une proposition de sortie de crise basée sur une transition civile de six (06) mois et qui sera l’occasion d’un dialogue inclusif inter nigérien pour poser les bases d’un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
La proposition algérienne n’a certes pas reçu un écho favorable tant au niveau de la Cédéao que de Niamey mais elle est jugée plausible comme piste de début de solution par plusieurs pays.
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a ainsi réaffirmé le soutien de son pays à l'initiative du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en faveur d'une solution politique à la crise nigérienne, loin de toute intervention militaire. « L'Algérie est un pays ami avec lequel nous entretenons d'excellentes relations historiques. Nous soutenons expressément l'initiative présentée par le Président Abdelmadjid Tebboune à la communauté internationale, afin de trouver une solution politique et diplomatique, et non militaire, à la crise au Niger, pays voisin de l'Algérie » a indiqué le chef de la diplomatie nigérienne, dans des propos rapportés par l’APS. Également et selon la même source, le porte-parole régional du département d'Etat américain, Samuel Warburg a affirmé mercredi à New York, que la position de l’Algérie concernant la crise au Niger était « forte », estimant que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune « a des idées constructives » pour résoudre la crise que connait ce pays.
A.Y.Barma (actuniger.com)