Confédération des États du Sahel : à Bamako, les dirigeants cimentent les fondations d’une intégration durable

Bamako a accueilli ce mardi 23 décembre 2025 la deuxième session ordinaire du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), un rendez-vous stratégique marqué par des décisions historiques pour l’intégration régionale et le renforcement de la souveraineté des États membres. Sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition malienne et Président sortant de l’AES, les dirigeants du Burkina Faso et du Niger ont examiné les avancées institutionnelles, les enjeux sécuritaires et les perspectives de développement de la Confédération, tout en procédant au transfert officiel de la présidence au Capitaine Ibrahim Traoré pour un mandat d’un an.

Dans un contexte régional marqué par de profonds bouleversements politiques, sécuritaires et géopolitiques, les dirigeants des trois États membres ont procédé à un examen approfondi de la situation politique, économique et sécuritaire de l’espace confédéral. Ils ont évalué l’état de mise en œuvre des décisions issues des précédentes sessions et se sont félicités des résultats obtenus depuis la première session du Collège, tenue le 6 juillet 2024 à Niamey, ainsi que du Conseil des ministres de l’AES réuni les 20 et 21 décembre à Bamako. Les recommandations de ces instances ont été entérinées et servent désormais de fondement aux actions futures de la Confédération.

Transfert officiel de la présidence et continuité des actions

L’un des moments forts de cette session a été le transfert officiel de la présidence de la Confédération au Capitaine Ibrahim Traoré pour un mandat d’un an. Lors de son discours d’investiture, le Président burkinabè a salué le leadership du Général Goïta et les acquis considérables de cette première année de la Confédération. Il a réaffirmé sa volonté de poursuivre la coopération intra-sahélienne, en insistant sur la nécessité de bâtir un modèle de développement autonome et endogène : « Nous devons ne compter que sur nous-mêmes pour consolider notre intégration et notre souveraineté », a-t-il déclaré.

Le Président sortant, le Général Goïta, a pour sa part exprimé sa gratitude envers ses pairs et le peuple malien pour l’accueil et l’organisation de cette session. Dans son allocution de clôture, il a souligné : « L’AES est désormais une réalité politique et géopolitique. La peur a changé de camp. Les terroristes sont frappés jusque dans leurs derniers retranchements. » Son message a mis en avant la détermination des trois États à affirmer leur souveraineté et à renforcer la sécurité régionale.

Renforcement institutionnel et protocoles additionnels

Au cours de cette session, les Chefs d’État ont approuvé plusieurs protocoles additionnels visant à consolider l’architecture institutionnelle de la Confédération. Ces protocoles portent sur la Défense et la Sécurité, la Coordination diplomatique, le Développement et les Sessions confédérales des Parlements. Le Conseil des ministres a été chargé d’assurer leur mise en œuvre effective, afin de créer une Confédération aux structures solides et fonctionnelles.

L’AES a également poursuivi ses efforts pour renforcer son identité et sa visibilité, avec la mise en place de symboles propres tels que le logo, le drapeau, l’hymne et la devise, ainsi que de documents d’identité et de voyage. La Télévision et la Radio AES, ainsi que la Banque confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID-AES), sont annoncées comme prochainement opérationnelles, offrant des outils stratégiques pour l’information, la communication et le financement des projets régionaux.

Sécurité et résilience face aux menaces

La sécurité a été au cœur des discussions. Les dirigeants ont condamné fermement les tentatives de déstabilisation externes, incluant les campagnes de désinformation et les pressions économiques visant la Confédération. Ils ont salué la coordination exemplaire des Forces de défense et de sécurité des trois pays et la remise de l’étendard à la Force unifiée de l’AES (FU-AES), qui constitue une avancée majeure dans la sécurisation de l’espace confédéral.

Diplomatie, développement et cohésion sociale

Les Chefs d’État ont également insisté sur le rôle de l’AES comme acteur géopolitique crédible et unifié, capable de parler d’une seule voix sur la scène internationale. La diaspora a été encouragée à jouer un rôle accru dans le développement et la promotion de la Confédération. Sur le plan économique et social, les dirigeants ont salué l’opérationnalisation du Prélèvement confédéral (PC-AES) et la création de la BCID-AES, instruments essentiels pour un financement durable des projets régionaux. La convergence des politiques économiques, la valorisation du capital humain, la transformation locale des matières premières et l’implication des jeunes et des femmes constituent des axes prioritaires pour la Feuille de route de l’An II.

Au terme de cette session, la Confédération des États du Sahel se présente comme une entité consolidée, dotée d’institutions solides, capable de faire face aux menaces sécuritaires, de promouvoir le développement endogène et de renforcer la souveraineté de ses États membres. La présidence assurée par le Capitaine Ibrahim Traoré marque le début d’une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la vision de l’AES : une intégration fondée sur la solidarité, la coopération et la résilience des populations sahéliennes.