Perspectives 2019 : des vents favorables pour le Niger malgré quelques freins à la croissance (BAD)
Perspectives 2019 : Pour le Niger, la croissance du PIB réel était estimée à 5,2 % en 2018, en hausse par rapport à 4,9 % en 2017, indiquant la performance accrue du secteur agricole. Concernant la demande, la consommation finale a augmenté de 4,5 % en 2018 et les investissements de 11,7 % (contre 2,4 % en 2017).
La structure du PIB reste relativement stable, avec une prédominance du secteur agricole (43,4 % du PIB en 2018), suivie des services (35 %) et du secteur industriel (14,9 %). Malgré l’assainissement des finances publiques, le déficit budgétaire s’est maintenu à 5,9 % du PIB en 2018. L’inflation de l’indice des prix à la consommation était estimée à 4,2 % en 2018, reflétant ainsi une expansion du crédit et de la masse monétaire dans le contexte d’une contraction des actifs extérieurs nets.
Performances macroéconomiques
Les perspectives économiques sont favorables, avec une croissance du PIB réel prévue à 5,3 % en 2019 et à 5,7 % en 2020. L’activité économique devrait continuer de bénéficier des bonnes performances du secteur agricole grâce à l’expansion des terres irriguées et au développement de mini-barrages. Le Plan de développement économique et social 2017-2020 prévoit de nombreux projets d’infrastructure, notamment la boucle ferroviaire Cotonou – Niamey – Ouagadougou – Abidjan, un pipeline pour l’exportation de pétrole brut, le projet énergétique de Salkadamna et le barrage mixte hydroélectrique de Kandadji. La reprise au Nigéria devrait également être rentable pour le Niger. L’efficacité de ces perspectives est également sujette aux risques liés aux chocs climatiques, à la baisse du prix à l’exportation du pétrole brut, aux retards possibles dans le projet de construction du pipeline et à la menace terroriste au Sahel.
Perspectives : facteurs positifs et négatifs
L’agriculture reste une priorité dans la stratégie du pays et vise à renforcer et à accélérer la croissance économique. La mise en œuvre du plan d’action quinquennal dans le cadre de l’initiative 3N « Les Nigériens nourrissent les Nigériens » est en cours et donne des résultats encourageants en termes d’amélioration de la gestion des ressources en eau, de productivité accrue et de valeur ajoutée pour la production agro-sylvo-pastorale et halieutique. Le pays a également entrepris de nombreuses réformes visant à améliorer l’environnement des entreprises et a gagné 26 places en quatre ans au classement Doing Business de la Banque mondiale. Malgré des performances économiques encourageantes, la pauvreté reste élevée (42,2 % de la population en 2017) et l’accès aux services de base (santé et éducation) constitue un défi majeur. En tant que grand pays sans littoral, le Niger est attaché à l’intégration régionale, en particulier dans le contexte de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et de l’entrée dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Jusqu’au début de 2011, le Niger exportait exclusivement des produits agricoles et de l’élevage vers ces deux zones économiques. Avec les exportations de pétrole depuis 2012, le pays a diversifié ses exportations et amélioré sa balance commerciale. Le Niger a mis en œuvre la plupart des réglementations régionales liées au commerce, y compris le tarif extérieur commun et ses mesures d’accompagnement, et a progressé dans la mise en œuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce. Il a également signé l’accord établissant la zone de libre-échange continentale et est membre de l’organisation sous-régionale du G5 Sahel créée en 2014. En outre, le Niger dirige le groupe sur les changements climatiques et préside la Commission Climat pour la région du Sahel.
Source : BAD
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