Découverte du Projet SWEDD-Niger : Une gestion à huis clos
Depuis quelque temps les projecteurs de Niamey sont braqués sur le Projet SWEDD-Niger dont beaucoup de Nigériens ignorent en raison du peu d’intérêt que les responsables semblent accorder à la Communication. En dehors des ateliers, séminaires, caravanes, tournées et participation aux rencontres nationales et internationales, au projet SWEDD l’impression est que tout se passe et se gère à huit-clos. Une des conséquences de cette manière de gérer a été l’incapacité établie des responsables de ce projet à convaincre l’opinion publique nigérienne sur la nécessité d’aller vers la capture du Dividende Démographique. Comme quoi l’opacité se retourne contre celui qui la fait.
Ne soyez pas surpris de croiser des cadres du Ministère de la population qui ne savent rien, absolument rien du dividende démographique. Cela a d’ailleurs engendré la grave intoxication principalement sur les réseaux sociaux tendant à faire croire que le projet SWEDD n’est qu’une mallette d’argent envoyée par l’occident pour empêcher aux ménages des pays concernés de faire beaucoup d’enfants.
(Il n’en est rien de tel et nous y reviendrions dans nos prochaines livraisons).
Qu’est-ce que le Projet SWEDD-Niger ?
Le Projet « Autonomisation de la Femme et Dividende Démographique au Sahel » SWEDD-Niger a pour objectif principal d’accélérer la transition démographique afin de créer les conditions de la réalisation du dividende démographique et la réduction des inégalités entre les sexes dans la région du Sahel. Par dividende démographique comprenez simplement l’accélération de la croissance économique induite par la modification de la structure par âge de la population d’un pays dont la proportion des enfants à charge diminue.
Il concerne six (6) pays bénéficiaires : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Il couvre la période 2015-2019 avec pour partenaires la Banque Mondiale, l’UNFPA, l’OOAS, la BMGF et l’OMS. Le Projet SWEDD trouve sa justification dans la croissance démographique des pays concernés qui totalisent près de 90 millions d’habitants dont les ¾ ont moins de 35 ans. Plus de la moitié de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté (1,25 USD par jour).
Les enjeux et défis du projet SWEDD :
Les enjeux et défis du projet SWEDD mettent en exergue les facteurs empêchant la réalisation du dividende démographique parmi lesquels figurent la faible scolarisation des jeunes (notamment des filles), le fort taux de fécondité et l’accès limité aux services de santé reproductive. D’autres facteurs tels que l’insécurité alimentaire et les conflits aggravent la situation générale de pauvreté dans ces pays.
Les théoriciens du Projet SWEDD soutiennent que la maîtrise de la croissance démographique est la première condition nécessaire mais non suffisante pour bénéficier du dividende démographique. Selon eux, l’atteinte du dividende démographique sera accélérée par le déclin rapide de la fécondité et la mise en œuvre simultanée des autres politiques notamment en matière d’éducation, de planification familiale et d’autonomisation des jeunes, des femmes et des filles.
Les composantes du Projet SWEDD au niveau régional :
Au niveau régional, le projet SWEDD s’articule autour de trois (3) composantes à savoir : Composante 1 : Améliorer la demande pour les services de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle en favorisant les changements sociaux et comportementaux et l’autonomisation des femmes et des adolescentes ;
Composante 2 : Renforcer les capacités régionales pour la mise à disposition des produits de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle (SRMNIN) et de personnel qualifié
Composante 3 : Favoriser l’engagement politique et renforcer la capacité d’élaboration des politiques liées au dividende démographique et la mise en œuvre du Projet
La répartition du budget par composantes du Projet SWEDD au Niger :
Au niveau national, Composante 1 portant sur la demande pour les services SRMNIN à travers la promotion du changement social et comportemental et l'autonomisation des femmes s’élève à 21,25 millions US, puis 14,80 millions US pour la Composante 2 relative au renforcement des capacités régionales pour la disponibilité des produits SRMNIN et des agents de santé qualifiés. Enfin, la Composante 3 axée sur l'engagement politique et le renforcement des capacités d'élaboration des politiques et de mise en œuvre des projets 10,50 millions US. A cela s’ajoute l’assistante technique de l’UNFPA estimé à 6,95 millions US soit un budget total de 53,50 millions US.
Les bénéficiaires du Projet SWEDD au Niger
Il s’agit des femmes (15-49 ans), adolescentes (15-19 ans) et filles (10-14 ans), des agents de santé (infirmiers, sages femmes, inspecteurs de la santé publique), représentants gouvernementaux (des fonctionnaires), membres de société civile, chefs coutumiers et religieux.
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