«Uraniumgate» : les députés nigériens autorisent la mise en place d'une commission parlementaire
Une commission de parlementaires va enquêter sur l'affaire dite de l'«Uraniumgate» au Niger. Les députés viennent de donner leur accord ce vendredi matin. Cette commission va enquêter sur une affaire révélée par le journal nigérien Le Courrier. Dans son édition du 16 février, l'hebdomadaire a dénoncé un système de vente circulaire d'uranium entre Areva et le Niger, via des sociétés russes et libanaises qui auraient permis en 2011 à Niamey de gagner des centaines de millions de francs CFA. Une opération qui soulève de nombreuses questions, selon l'opposition.
L'affaire remonte à 2011. Le groupe nucléaire Areva propose alors aux autorités nigériennes de participer à une opération de trading sur le marché de l'uranium. A la clé, la possibilité de gagner de l'argent sans effort, c'est ce qu'explique aujourd'hui Hassoumi Massaoudou qui était directeur de cabinet du président à l'époque. Il dit donc «oui» à la proposition.
L'opération financière a lieu dans la foulée. Areva vend 5 millions de livres d'uranium à une société russe qui les revend à une société libanaise qui les revend à la société nigérienne Sopamin. Qui les revend à son tour, sans qu'on sache précisément si c'est à Areva ou à un autre intermédiaire. Peu de preuves de ces transactions ni de leur montant circulent pour l'instant. Si ce n'est quelques fac-similés publiés dans la presse qui font état notamment d'un virement de 200 milliards de francs CFA d'un compte de la Sopamin, vers un compte à Dubaï.
Dans cette opération financière, Niamey dit avoir gagné en quelques mois 800 millions de francs CFA, qui ont été versés au Trésor public. Selon l'hebdomadaire Marianne, le groupe Areva aurait lui en revanche perdu suite à ces transactions près de 18 millions d'euros. Y a-t-il eu détournement d'argent ? Paiement de commissions ? Et si oui, au profit de qui ? Ce sont quelques-unes des questions posées par l'opposition.
Une commission parlementaire a été créée à la demande, entre autres, de Lamido Moumouni Harouna, président du Rassemblement des démocrates Hankuri-Nassara-Tabat.
Lamido Moumouni Harouna : « Nous ne pouvons pas connaître le fond du sujet tant qu'il n'y a pas une enquête en profondeur qui puisse nous dire les tenants et les aboutissants. C'est une question qui a été géré par l'exécutif, il appartient maintenant à l'Assemblée de savoir si ça a été fait dans les règles de l'art, dans l'intérêt des Nigériens. »
RFI
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