Niamey accueille la 2e réunion des ministres de la Justice de l’Alliance des États du Sahel
La capitale nigérienne a abrité ce lundi la deuxième réunion des ministres de la Justice des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). La cérémonie d’ouverture, tenue au Centre international de conférences Mahatma Gandhi, a été présidée par le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, le Général de division Mohamed Toumba, représentant le Premier ministre.
Autour de la table, les délégations du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont travaillé au suivi et à l’évaluation de la feuille de route adoptée lors de leur précédente rencontre à Bamako, les 29 et 30 mai 2025.
« Faire face ensemble aux défis du Sahel »
Dans son allocution, le ministre d’État Mohamed Toumba a transmis les salutations du Président de la République, le Général Abdourahamane Tiani, à ses homologues maliens et burkinabè. Il a rappelé que la création de l’AES, en septembre 2023, puis la signature du Traité de la Confédération à Niamey en juillet 2024, marquent une volonté claire des trois pays de bâtir une architecture commune de défense, d’assistance mutuelle et de développement.
« Parmi les mesures phares issues de la rencontre de Bamako figurent la création d’une Cour pénale sahélienne et des droits de l’Homme (CPS-DH) ainsi qu’une prison de haute sécurité, afin d’affranchir nos pays du recours systématique aux juridictions internationales », a-t-il souligné.
Le ministre nigérien a également insisté sur la nécessité de bâtir une institution judiciaire commune africaine, garante de la sécurité juridique et de l’intégration régionale.
La rencontre de Bamako avait recommandé de saisir la Cour internationale de justice (CIJ) contre la France et l’Ukraine pour « soutien et apologie du terrorisme ». Elle avait aussi acté l’ouverture de poursuites nationales contre certains médias internationaux, notamment France 24, RFI et TV5 Monde, accusés de « faire l’apologie du terrorisme » dans leur ligne éditoriale.
Pour Niamey, ces initiatives visent à replacer la souveraineté judiciaire sahélienne au cœur du combat contre l’insécurité et à renforcer la légitimité institutionnelle de la Confédération de l’AES.
Les voix du Mali et du Burkina Faso
Prenant la parole, le ministre burkinabè de la Justice, Rodrigue Bayala Edasso, a salué l’accueil du Niger et affirmé que la rencontre de Niamey « restera dans les annales de l’histoire pour les fortes décisions qui en découleront ».
Son homologue malien, Mamoudou Kassogué, a pour sa part insisté sur la continuité du processus : « Cette réunion, tenue sur instruction de nos Chefs d’État, prolonge celle de Bamako. Elle permet d’avancer dans la coopération juridique et judiciaire et de préciser le rôle du droit et de la justice dans l’édification de notre Confédération ».
Cette deuxième réunion des ministres de la Justice de l’AES devrait aboutir à de nouvelles résolutions visant à renforcer l’intégration judiciaire entre les trois pays et à consolider la jeune architecture institutionnelle de la Confédération.