Issoufou Mahamadou en 2016 : Un coup K.O ou le Niger dans le chaos
Le président de la République et son clan font feu de tout bois. Ils ne répondent plus à aucune logique ni aucun principe républicain dans la perspective des présidentielles de 2016. La presse proche du Guri system matraque la conscience collective de l’imminence d’un passage dès le premier tour. Bazoum qui affirmait, il y a quelques mois, qu’une élection sans second tour est improbable au Niger a revu sa copie pour soutenir que c’est désormais possible.
Les oulémas ne sont pas non plus épargnés, les ventres mous d’entre eux commencent déjà à vociférer sur la fiabilité du Fichier électoral comme s’ils en étaient des spécialistes ou à tout le moins des agents recenseurs.
Ce n’est pas tout ! Les chefs traditionnels sont également embarqués dans la danse. Le week-end dernier, les chefs de quartier de Niamey ont tenu une grande messe pour, disent-ils, « remercier le président de la République » de ses actions au « profit des Nigériens ».
Depuis bientôt 5 ans qu’Issoufou Mahamadou est aux commandes de l’Etat pourquoi c’est seulement aujourd’hui et à la veille des élections présidentielles de février prochain que les chefs de quartier de la capitale vont-ils « remercier » le chef de l’Etat ? Pourtant, la constitution interdit aux chefs coutumiers que sont les chefs de quartier de faire la politique sous quelque forme que ce soit.
D’ailleurs, le PNDS-Tarayya dirigé à l’époque par l’actuel président de la République Issoufou Mahamadou a fait de la neutralité politique des chefs coutumiers une exigence. Le 28 juin 1991, le PNDS-Tarayya dirigé par Issoufou Mahamadou avait rendu publique une déclaration dans laquelle il s’en est vertement pris à la chefferie traditionnelle.
En voici un extrait : « en lui-même, l’ordre féodal, en devenant à partir d’un certain degré de son développement, un ordre réactionnaire, a plongé notre société dans l’immobilisme et facilité l’entreprise coloniale. Il s’agit là de la première et de la plus fatale des fautes commises par ce qui deviendra plus tard la chefferie traditionnelle. L’on se rappelle également que, à quelques rares exceptions, la plupart des chefs traditionnels avaient courbé l’échine devant le colonisateur et préféré toucher les dividendes de la collaboration, de la trahison et de la honte plutôt que d’engager la lutte en vue de sauvegarder l’indépendance, l’honneur et la dignité de leur peuple (…)
En plus de cette contribution à l’extraversion de notre économie et à la confiscation des fruits du travail de notre peuple, les chefs traditionnels exerçaient, avec application, le droit de bastonnade et rendaient, la justice en fonction des cadeaux qu’ils recevaient ». Le parti d’Issoufou Mahamadou va plus loin en demandant : « à ses militants de redoubler d’ardeur dans la lutte contre les forces rétrogrades en général et contre ceux des chefs traditionnels qui persistent à rester inféodés au MNSD-Nassara en particulier ». (Lire l’intégralité en fac-similé en pages 4 et 5).
On voit bien comment le PNDS-Tarayya du président Issoufou traitait les chefs coutumiers à qui aujourd’hui il distribue des véhicules de plusieurs dizaines de millions (V8) et dont certains se mobilisent pour le remercier.
L’un dans l’autre, il est clair que tout ceci va dans la même logique d’un passage en force dès le premier tour. Chose que ses partisans et laudateurs appellent « un coup K.O » mais en vérité, c’est le Niger tout entier que Mahamadou Issoufou risque de mettre dans un chaos. Ce n’est pas un souhait, loin s’en faut. Mais l’évidence est qu’un passage dès le premier tour n’est et ne peut être que le résultat d’un hold-up électoral. Chose qui, au vu de la détermination et la force politique de l’opposition d’une part, et le ras-le-bol des Nigériens vis-à-vis de la gouvernance du pays par Issoufou et les siens, risque de porter gravement atteinte à la cohésion sociale, la quiétude politique et la paix interne du Niger. Et seul le président Issoufou Mahamadou peut éviter au Niger les malheurs d’un déchirement inutile en renonçant à ce projet funeste présenté sous la forme de « un coup K.O » Issoufou Mahamadou en 2016 Un coup K.O ou le Niger dans le chaos.
Ibrahim A. YERO
Le Monde d'Aujourd'hui
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mais les urnes vont parler le 21 fevrier
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