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 ADO elu President

Sans suspense et sans surprise. À 83 ans, Alassane Dramane Ouattara a été réélu président de la République de Côte d’Ivoire pour un quatrième mandat consécutif, avec 89,77 % des suffrages exprimés dès le premier tour. C’est ce qu’a annoncé lundi la Commission électorale indépendante (CEI), à l’issue du scrutin du 25 octobre, marqué par une participation en demi-teinte et l’absence des principales figures de l’opposition.

Un scrutin sans enjeu, dominé par le président sortant

Près de neuf millions d’Ivoiriens étaient appelés aux urnes, mais la mobilisation a été faible : le taux de participation s’est établi à 50,10 %, selon les chiffres officiels communiqués par la CEI.
Face à un paysage politique verrouillé, le chef de l’État, au pouvoir depuis 2011, n’a rencontré aucune résistance. Son principal concurrent, l’homme d’affaires Jean-Louis Billon, n’a recueilli que 3,09 % des voix.

Les autres figures emblématiques de l’opposition, l’ex-président Laurent Gbagbo (PPA-CI) et l’ancien ministre et banquier Tidjane Thiam (PDCI), avaient été écartées du scrutin : le premier pour une condamnation judiciaire, le second pour des problèmes de nationalité. Le Conseil constitutionnel avait confirmé leur inéligibilité en amont de la campagne, fermant la porte à tout véritable affrontement électoral.

Résultat : un scrutin « calme mais sans ferveur », selon plusieurs observateurs sur place. Dans certaines régions du sud et du centre-ouest, comme à Gagnoa, fief historique de Laurent Gbagbo, la participation a à peine dépassé 20 %.

Une victoire écrasante mais controversée

Dans l’ensemble du pays, Alassane Ouattara est arrivé largement en tête, y compris dans les zones traditionnellement acquises à l’opposition. Dans le Nord, sa région d’origine à dominante malinké, le chef de l’État a obtenu des scores proches du plébiscite.

Pour le camp présidentiel, cette victoire est la confirmation d’un « choix de stabilité ». Les responsables du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) soulignent que la participation est comparable à celles de 2015 et 2020, deux scrutins également remportés par M. Ouattara avec des scores très élevés.

Mais pour le Front commun formé par le PDCI et le PPA-CI, il s’agit d’une mascarade électorale. Dans un communiqué publié dimanche soir, la coalition d’opposition a dénoncé une « communauté internationale restée silencieuse » et un « régime qui a érigé la peur et la répression en stratégie électorale ».
Les opposants refusent de reconnaître la victoire du président sortant et réclament de nouvelles élections sous supervision internationale.

Une élection sous haute surveillance sécuritaire

Pour prévenir tout débordement, le gouvernement avait déployé près de 44 000 membres des forces de sécurité sur l’ensemble du territoire. Les rassemblements du Front commun avaient été interdits en octobre, et plusieurs centaines de personnes avaient été interpellées pour troubles à l’ordre public.

Si le scrutin s’est déroulé dans un calme relatif, la CEI a tout de même reconnu « quelques incidents isolés ».

« Dans l’ensemble, le scrutin s’est déroulé de manière régulière. Toutefois, la Commission a constaté çà et là des actes de violence ayant entraîné des destructions de biens, des blessés graves et malheureusement des pertes en vies humaines », a déclaré Ibrahime Kuibiert Coulibaly, président de la CEI, précisant que ces événements « ont été vite circonscrits ».

Selon le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), dix personnes ont perdu la vie depuis le début du mois d’octobre dans des affrontements liés au processus électoral, dont quatre le jour du vote.
Ces heurts ont été enregistrés principalement dans le centre-ouest du pays, où les tensions intercommunautaires demeurent fortes.

Un climat politique toujours fragile

La Côte d’Ivoire, longtemps considérée comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest, reste marquée par le traumatisme des crises postélectorales de 2010 et 2020, qui avaient fait respectivement 3 000 et 85 morts.
Cette nouvelle élection, bien que globalement pacifique, n’a pas dissipé les inquiétudes sur l’avenir démocratique du pays.

« L’absence de compétition réelle et le sentiment d’un pouvoir verrouillé risquent d’accentuer la fracture politique », estime William Assanvo, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS). « Le défi sera désormais de rouvrir le jeu démocratique et de recréer la confiance. »

Vers un quatrième mandat sans partage

À 83 ans, Alassane Ouattara, économiste de formation et ancien haut cadre du FMI, entame donc un nouveau mandat à la tête du pays qu’il dirige depuis quatorze ans.
Le Conseil constitutionnel doit encore confirmer les résultats d’ici novembre, mais son investiture ne fait plus de doute.

Resté à l’écart des coups d’État et des insurrections jihadistes qui secouent la région, le pays reste le moteur économique de l’Afrique de l’Ouest francophone.
Mais cette réélection, acquise sans rival de poids, pose une question récurrente : celle du renouvellement politique dans une Côte d’Ivoire où les mêmes visages dominent la scène depuis plus de trois décennies.

Quatrième mandat, même président, même incertitude : la stabilité ivoirienne semble plus que jamais suspendue entre continuité économique et fatigue démocratique.



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