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 NAF aircraft

La Confédération des États du Sahel (AES) a durci sa position lundi après l’incursion d’un appareil militaire nigérian dans son espace aérien. Le 8 décembre, un avion C-130 de la Force aérienne nigériane (NAF), transportant neuf militaires et deux membres d'equipage, a été contraint d’atterrir d’urgence à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, alors qu’il survolait le territoire sans autorisation préalable. Tandis que l’AES dénonce une violation grave de sa souveraineté et place ses défenses en alerte maximale, Abuja présente l’incident comme un atterrissage de précaution consécutif à une panne technique et conforme aux procédures internationales de sécurité.

Selon le communiqué officiel de l’AES, l’appareil nigérian évoluait dans l’espace aérien burkinabè lorsqu’il a été confronté à une situation d’urgence en vol, le conduisant à se poser à Bobo-Dioulasso, “l’aérodrome le plus proche”, selon la version fournie plus tard par le Nigéria. 
À bord se trouvaient deux membres d’équipage et neuf passagers, tous militaires.

Les autorités burkinabè ont immédiatement ouvert une enquête. Celle-ci a établi dès les premières vérifications que le C-130 ne disposait d’aucune autorisation de survol pour pénétrer l’espace aérien du Burkina Faso, un point central pour la Confédération, qui y voit une violation manifeste de sa souveraineté collective.

 

L’AES dénonce une violation “inamicale” et place ses défenses aériennes en alerte maximale

La réaction de la Confédération des États du Sahel a été rapide et particulièrement ferme. Dans un communiqué signé à Bamako par le Président de la Confédération, le Général d’Armée Assimi Goïta, l’AES condamne “avec la plus grande fermeté” une “violation de l’espace aérien confédéral” et un “acte inamical” perpétré “au mépris du droit international et des règles internationales d’aviation civile et/ou militaire”.

La Confédération dit voir dans cet incident une atteinte directe à “la souveraineté et à l’intégrité territoriale” des États membres, renforçant sa détermination à sécuriser rigoureusement son espace aérien.

Dans le sillage de l’incident, et conformément à la Déclaration du Collège des Chefs d’État du 22 décembre 2024, les défenses aériennes et antiaériennes de l’AES ont été placées en alerte maximale.

La consigne donnée est sans ambiguïté : toute violation de l’espace aérien confédéral pourra être neutralisée sans délai.

Pour la Confédération, ce geste vise à prévenir toute répétition d’incursion non autorisée et à réaffirmer le contrôle strict exercé sur son ciel.

 

La version du Nigéria : “un problème technique, un atterrissage conforme aux protocoles internationaux”

Face au retentissement de l’incident, la Force aérienne nigériane (NAF) a publié un communiqué signé par l’Air Commodore Ehimen Ejodame, Directeur des relations publiques et de l’information.
La NAF confirme qu’un C-130 engagé dans une mission de convoyage vers le Portugal a rencontré “un problème technique” peu après son décollage de Lagos, nécessitant un “atterrissage de précaution” à Bobo-Dioulasso.

Selon Abuja, la procédure suivie relève “des protocoles internationaux de sécurité aéronautique”, lesquels prévoient que tout aéronef en situation d’urgence se dirige vers la piste la plus proche.
La NAF assure également que l’équipage est “sain et sauf” et remercie les autorités burkinabè pour “l’accueil cordial” réservé à ses personnels.

Le communiqué insiste sur l’engagement de la Force aérienne à respecter “les normes de sécurité et les procédures opérationnelles”, affirmant travailler à la reprise de la mission initialement prévue.

 

Deux narratifs qui divergent

Cet échange de communiqués révèle deux lectures distinctes de l’incident :

  • Pour l’AES, l’absence d’autorisation de survol suffit à caractériser une violation grave, indépendamment des raisons avancées par Abuja. L’incident appelle donc des mesures de fermeté, dans une région où la souveraineté aérienne est désormais au cœur des préoccupations sécuritaires.
  • Pour le Nigéria, l’épisode relève essentiellement d’une urgence technique traitée conformément aux règles internationales. La NAF évoque la transparence, la sécurité et la continuité de sa mission.

L’incident survient dans un contexte où les États de l’AES renforcent leur coordination militaire et leurs capacités de surveillance aérienne. La question du contrôle des espaces aériens n’a cessé de prendre de l’importance depuis la restructuration des alliances régionales et le retrait progressif de certaines forces étrangères.

Pour l’heure, la Confédération reste ferme, les défenses aériennes demeurent en alerte maximale, et l’enquête burkinabè poursuit ses investigations pour éclairer entièrement les circonstances de cette incursion qui, en quelques heures, a révélé toute la sensibilité stratégique du ciel sahélien.



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