Mali : onze partis politiques exigent un chronogramme électoral avant mars 2025 et menacent d’actions légales pour le retour à l’ordre constitutionnel
Dans une déclaration commune publiée ce 22 janvier 2025, onze partis politiques maliens, dont le M5-RFP Mali Kura, l’ADEMA PASJ et le PARENA, interpellent les autorités de la transition – au pouvoir depuis le coup d’État d’août 2020 – sur l’urgence d’un retour à l’ordre constitutionnel. Ils dénoncent l’absence de perspectives claires pour la fin de la transition, notamment après le discours à la Nation du général Assimi Goïta, Chef de l’État le 31 décembre 2024, qui n’a fait aucune mention des élections ou d’une feuille de route précise. Les partis exigent, entre autres, un chronogramme électoral détaillé avant mars 2025 et menacent d’user de tous les moyens légaux pour obtenir la fin de la période transitoire et un retour à l’ordre constitutionnel.
Une transition qui s’éternise
Les partis signataires expriment leur grand étonnement face à l’absence de toute mention des élections dans le discours du Chef de l’État. Ils rappellent que la transition, qui dure depuis bientôt cinq ans – soit l’équivalent d’un mandat présidentiel –, a déjà connu plusieurs reports. En septembre 2023, les autorités ont une nouvelle fois repoussé l’échéance sans fixer de date précise, laissant le peuple malien dans l’incertitude.
« Bientôt quinze mois après cette décision, le peuple est délibérément maintenu dans le flou », déplorent les signataires. Bien qu’ils aient accueilli favorablement l’inscription au Budget d’État 2025 des ressources destinées aux élections, ils s’inquiètent de l’absence de chronogramme clair et des réformes engagées de manière unilatérale et non concertée.
Quatre exigences clés
Face à cette situation, les partis politiques engagent les autorités à prendre des mesures urgentes et concrètes. Premièrement, ils appellent à organiser un cadre de concertation entre le gouvernement et la classe politique. L’objectif ? Débattre du retour à l’ordre constitutionnel et convenir d’une nouvelle architecture inclusive et consensuelle, essentielle pour rétablir la confiance et la stabilité.
Deuxièmement, les signataires exigent que les autorités fixent un chronogramme détaillé et précis pour les élections, et ce, avant la fin du premier trimestre 2025. Une feuille de route claire est indispensable pour éviter tout flou et rassurer la population comme la communauté internationale.
Troisièmement, ils insistent sur la nécessité de conduire de manière diligente et inclusive l’ensemble des tâches nécessaires au retour à l’ordre constitutionnel. Cette approche inclusive est cruciale pour garantir que toutes les voix soient entendues et que le processus soit légitime.
Enfin, les partis politiques demandent aux autorités de garantir le respect des libertés démocratiques. Cela inclut la libération des prisonniers d’opinion, le retour des exilés politiques, ainsi que la fin des arrestations arbitraires et des disparitions forcées. Ces mesures sont perçues comme des prérequis indispensables pour instaurer un climat de confiance et de transparence.
Les signataires avertissent qu’ils useront de tous les moyens légaux pour obtenir un retour à l’ordre constitutionnel. « Sans cela, il n’existe aucune chance pour le Mali de sortir des crises multidimensionnelles qui l’assaillent », soulignent-ils.
Mohamed Cissé (actuniger.com)
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POUR LE RECORD !! 
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