Tunisie: six étudiants condamnés à de la prison pour homosexualité
En Tunisie, la condamnation fait polémique. Dénoncés par des voisins, six étudiants de la ville de Kairouan, dans le centre du pays, ont été condamnés à de la prison ferme pour « pratiques homosexuelles ». Leur avocate annonce avoir fait appel et un nouveau procès devrait se tenir « d'ici deux à trois semaines ».
Trois ans de prison ferme pour ces six étudiants de Kairouan. C'est la peine maximale pour « sodomie ou lesbianisme ». Des « pratiques homosexuelles » condamnées par l'article 230 du Code pénal. Mais à la peine de prison s'ajoutent également cinq ans d'interdiction de séjour dans la ville de Kairouan, considérée comme la quatrième ville sainte de l'islam. Un « bannissement rarissime » prévu par la loi mais qualifié de « moyenâgeux » par Amna Guelali, la responsable de Human Rights Watch à Tunis.
Plusieurs ONG dénoncent donc cette affaire et évoquent « un cas très grave d'atteinte à la vie privée des personnes et à leur intégrité physique ». Dans leur collimateur, le recours en détention à un examen anal. Un examen jugé « inhumain » et « dégradant ».
En septembre dernier, une autre affaire avait déjà fait scandale : un étudiant tunisien avait été condamné à un an de prison pour « homosexualité ». Plusieurs associations réclament désormais une révision du Code pénal, au regard notamment de la nouvelle Constitution qui fait de l'Etat tunisien le « garant de la protection de la vie privée des citoyens ».
RFI
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