Fusillades sanglantes à Paris : au moins 18 morts selon la préfecture de police
Fusillade en plein Paris à la Kalachnikov vendredi soir, au moins 18 morts et une prise d'otages en cours au Bataclan dans le centre de la capitale, dix mois après les attentats de janvier.
Plusieurs attaques à Paris et dans le secteur du Stade de France ont fait vendredi soir au moins 18 morts et une prise d'otages était en cours au Bataclan dans le centre de la capitale, dix mois après les attentats de janvier. Selon le tout premier bilan de la préfecture de police de Paris, trois personnes ont été tuées dans des explosions dans le secteur du Stade de France, où se déroulait un match amical France-Allemagne auquel assitait le président François Hollande qui a été évacué avant la fin du match. Interrogée peu après 22H30, la préfecture de police dénombrait "au moins trois fusillades, peut-être quatre dans le secteur du Bataclan (XIe arrondissement) et rue de Charonne (XIe arrondissement)".
Quinze personnes sont décédées au Bataclan où une prise d'otages est actuellement en cours, selon la préfecture. Le bilan "devrait être beaucoup plus lourd", selon une source proche du dossier. Une cellule de crise à été mise en place au ministère de l'Intérieur autour du président Hollande, du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a indiqué Matignon. "Ma femme était au Bataclan. C'est une catastrophe", a déclaré un témoin à l'AFP.
Attaques "simultanées"
Le bilan de ces attaques manifestement "simultanées" reste provisoire, ont indiqué plusieurs sources proches du dossier. De nombreuses équipes de secours ont été déployées et des périmètres de sécurité mis en place. Ces attaques surviennent dix mois après les attentats jihadistes de janvier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.
La dernière en date s'était produite le 21 août à bord d'un train à grande vitesse Thalys entre Bruxelles et Paris. Un carnage avait alors été évité par des passagers, dont des militaires américains en vacances, qui avaient maîtrisé un tireur armé d'une kalachnikov et d'un pistolet. Deux personnes avaient été blessées. L'assaillant, Ayoub El Khazzani, jeune Marocain signalé aux services de renseignement comme islamiste radical, avait été interpellé. Avant cela, en juin, un homme avait décapité son patron puis, après une mise en scène macabre sur fond de drapeaux islamistes, tenté de faire exploser une usine de Saint-Quentin-Fallavier (Isère).
En avril, Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien, était arrêté en possession d'armes de guerre, après avoir tué une jeune femme, alors qu'il préparait un attentat contre une église de Villejuif (banlieue sud de Paris). Fin octobre, un homme de 25 ans, Hakim Marnissi, 25 ans, a été arrêté à Toulon et a reconnu en garde à vue avoir été en contact avec un jihadiste français en Syrie, pour projeter d'attaquer des militaires de la base navale de sa ville. Surveillé depuis sa radicalisation, il avait reçu un couteau de combat et deux cagoules par colis postal. Mi-octobre, dans un discours aux forces de sécurité, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait estimé que 1.800 Français ou résidents en France étaient "de près ou de loin concernés par des activités à caractère terroriste".
Dans une interview à Libération publiée le 12 novembre, il précisait que "571 de nos ressortissants étaient actuellement identifiés dans les groupes terroristes en Syrie ou en Irak" et que 141 étaient "présumés y avoir trouvé la mort". Depuis le renforcement fin 2014 de la législation antiterroriste, 199 interdictions de sortie de territoire ont été prononcées. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) est aujourd'hui saisie de 169 dossiers judiciaires et 370 interpellations ont déjà eu lieu, avec 212 mises en examen et 147 incarcérations. Depuis les attentats de janvier, le plan Vigipirate est à son niveau maximum en Ile-de-France. Une mission de sécurité intérieure associée à ce plan est assurée sur tout le territoire par l'armée sous le nom d'opération Sentinelle.
La France participe depuis plus de deux ans à la coalition anti-Etat islamique en Irak mais n'a commencé à mener des frappes sur la Syrie que depuis octobre. Elle a annoncé le 5 novembre qu'elle allait à nouveau déployer courant décembre dans le Golfe son porte-avions Charles de Gaulle, une décision suivant une annonce américaine d'une prochaine intensification des bombardements alliés en Syrie. Dans ce contexte de "menace terroriste" et de "risque de trouble à l'ordre public", Paris a décidé de rétablir un contrôle aux frontières pendant un mois, à partir du 13 novembre, à l'occasion de la conférence de l'ONU sur le climat (COP21) prévue du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (banlieue nord).
Midi Libre
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