Le cinéma au Niger : une trajectoire difficile
Le cinéma nigérien a fait forte impression dès sa création et a par la suite de la peine à évoluer. Où en est-il actuellement dans sa capacité à se distinguer, même dans des circonstances difficiles ?
Alors que débute bientôt « ENCOUNTERS », le 26ème festival international du documentaire en Afrique du Sud, le cinéma nigérien se distingue de par son absence. Depuis 1999, ce festival met en lumière un éventail de nationalités à travers une sélection de films et de documentaires, offrant une diversité culturelle riche. Les spectateurs peuvent voir plusieurs productions, que ce soit de béninois, burkinabé, belge, qatari, japonais, sud-africains et bien d’autres, mais pas de productions nigériennes.
Manque de moyens
Les débuts du cinéma nigérien sont marqués par l’entame de la carrière de Oumarou Ganda. Il s'impose comme un leader incontournable dans l'univers des films issus du Niger. Il remporte de nombreux prix dans de multiples festivals : ceux de Cannes, de Moscou, de Malaga et du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Gatta Abdourahamne se distingue également au FESPACO en 1979.
En 1994, se tiennent les premières Rencontres du Cinéma Africain de Niamey (RECAN) à l’initiative du producteur-réalisateur Ousmane Ilbo Mahamane pour développer le cinéma nigérien. Les RECAN constituent un événement bisannuel visant à présenter aux différents intervenants de l'industrie cinématographique les tendances actuelles du cinéma émergent. Faute de fonds suffisants, les rencontres prennent fin en l'an 2000. C’est aussi ce manque de moyen qui fait défaut au cinéma à l’heure actuelle. Malgré la création du Centre Nationale de la Cinématographie du Niger (CNCN) en 2008, le financement destiné à la croissance de la filière se révèle être en dessous des besoins requis.
L’avenir du cinéma au Niger
Si actuellement Sani Elh Magori dirige le CNCN et que son parcours lui permet de donner un nouvel élan au secteur, la question de l’avenir du cinéma nigérien reste en suspens. En 2019 Un coin de ciel noir, court-métrage de Djingarey Abdoulaye Maiga, est primé au festival Toukounchi. Aïcha Macky, connue pour ses films documentaires plusieurs fois distingués, fait de la formation pour les jeunes entre 14 et 22 ans, dont Halimatou Amadou Doumbia. Celle-ci gagne le grand prix du festival Clap en Côte d’Ivoire en 2022 alors qu’elle a tout juste 22 ans.
S'il est vrai que la volonté et les idées, ainsi que l'apparition de nouveaux acteurs, sont importants dans la détermination de l'avenir, ce sont les investissements qui en orientent réellement la trajectoire.
La filière cinématographique nigérienne connaît des hauts et des bas mais est toujours présente dans le paysage. Elle gagne souvent des prix pour ses documentaires et ses courts-métrages alors qu’elle est mal subventionnée. Au vu de tous les talents que regorgent le pays, le Niger pourrait prétendre à une place de choix dans le 7e art en Afrique.
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