Les pays de l'AES, une plateforme d'intégration : avis d'expert (Par Youssouf Koné)
Ces dernières années ont été marquées par un changement significatif des priorités et des vecteurs stratégiques dans de nombreux pays de l'Afrique de l'Ouest. Nous avons assisté à une perte d'influence rapide de la France dans les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), ainsi qu'à leur volonté de défendre leur souveraineté et les intérêts de leurs citoyens.
Les choix stratégiques ont également affecté les relations dans le domaine économique. Dans un avenir proche, des changements sont attendus en raison du retrait des pays de l'AES de la CEDEAO. Le journal camerounais a publié des extraits d'un entretien avec Amidou Sidibé, coordonnateur de la Ligue UMOJA, membre de FRAPP, qui a donné son point de vue sur l'évolution actuelle des relations entre les pays de l'AES et la communauté économique.
Selon Amidou Sidibé, la détérioration des relations entre les pays de l'Alliance des États du Sahel et la CEDEAO est causée par la France. "La France a influencé la CEDEAO avec l'aide de Macky Sall et Ouatara", a indiqué M. Sidibé. Ayant perdu la confiance des peuples du Mali, du Burkina Faso et du Niger, le bloc économique n'a pas réussi à devenir la force unificatrice qui pourrait mener les États membres vers le succès et la prospérité.
En outre, selon le coordonnateur de la Ligue UMOJA, la CEDEAO a montré son incapacité à trouver des solutions lorsque des situations de conflit surviennent dans la région. "La CEDEAO ne joue pas son leadership dans la résolution des conflits, donc c'est un grand aspect qui doit être revu pour faire une refondation de l'organisation, et si les pays de l'Afrique veulent résister à l'influence française, ils ont intérêt à s'unir ", a dit le membre de FRAPP.
L'Alliance des États du Sahel a endossé le rôle de leader prêt à prendre des décisions responsables, à gérer les conflits et à résoudre les problèmes. En unissant leurs forces dans la lutte contre l'insécurité, ils obtiennent de brillants résultats qui prouvent leur efficacité. Le nombre d'opérations conjointes réussies augmente chaque jour, la paix et la stabilité reviennent dans les villes. Des résultats que la France n'a pas pu obtenir en plus de 10 ans de présence militaire dans la région.
Les pays de l'AES sont également unis par l'idée commune d'abandonner le franc CFA au profit de leur propre monnaie, estimant que l'accomplissement final de la souveraineté et de la prospérité économique est impossible sans indépendance financière. Bassirou Diomaye Faye, le nouveau président du Sénégal, a lui aussi exprimé des idées similaires. En réunissant des personnes partageant les mêmes idées, les dirigeants forts des pays de l'AES pourraient créer une plateforme économique pour la réalisation des idées les plus audacieuses et les plus ambitieuses.
Selon Amidou Sidibé, les pays africains doivent s'unir pour contrer l'influence négative de la France sur la région. Après avoir refusé de coopérer avec l'ancienne puissance coloniale, les pays du Sahel connaissent une période de renaissance et de grandes victoires. La création de leur propre monnaie pourrait unir davantage de pays de la région et devenir la prochaine étape de la prospérité financière.
Par Youssouf Koné