Terrorisme : le Niger renforce ses partenariats étrangers (Par Omar Sylla)
Pour confirmer son autorité, le Niger renforce la sécurité communautaire transfrontalière.
Apporter une expertise et agir en appui... Telle est la nouvelle feuille de route donnée par le Niger aux partenaires étrangers dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Le Niger met actuellement en œuvre une stratégie particulièrement efficace, visant à sécuriser les populations et permettre au pays un retour de l’État de droit, dans les zones contestées.
Relance de la coopération avec les États africains
MALI. La Président Mohamed Bazoum souhaite relancer la coopération opérationnelle avec Bamako, malgré des relations récemment fragilisées. En effet, le Liptako-Gourma demeure le principal foyer de la menace djihadiste au Sahel.
ALGÉRIE. La coopération sécuritaire algéro-nigérienne est un impératif à intensifier, par des opérations militaires conjointes déployées aux frontières. Il s’agit de la conclusion d’une rencontre entre le général-major Mohamed Adjroud, Commandant de la 6e Région militaire, et le chef d’état-major adjoint des Forces armées nigériennes (FAN), le général Ibrahim Aissa Boulama. Les deux parties entendent s’allier sur le terrain pour lutter contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et l’immigration clandestine. La coopération concernera la formation, la police scientifique, l’échange d’expériences et le développement d’une efficacité opérationnelle.
BÉNIN. Le Bénin et le Niger, appuyés par les Nations-Unies, ont officiellement lancé à Cotonou un « Projet transfrontalier d'appui au renforcement de la sécurité communautaire, à la gestion et la prévention des conflits liés à la transhumance et la gestion des ressources naturelles ». Le projet, financé par le Fonds des Nations-Unies pour la Consolidation de la Paix, en partenariat avec les deux pays, devrait assurer une collaboration transfrontalière entre les communautés (agriculteurs et éleveurs, les jeunes et les femmes, etc.), des services de l’État, des autorités locales, des leaders coutumiers et religieux). Il devrait aussi améliorer la cohésion sociale et le développement, en particulier pour les femmes et les jeunes : 2 250 bénéficiaires directs seront concernés (40% de jeunes et 40% de femmes), et 20 000 bénéficiaires indirects.
Les partenaires européens et américains sont aussi sollicités
ALLEMAGNE. Le Parlement allemand a approuvé, fin avril, l’envoi d’une soixantaine de soldats au sein de la mission de formation de l’UE au Niger. Ils participeront à une nouvelle mission militaire de trois ans, pour former et conseiller les forces armées nigériennes. L’Allemagne considère en effet le Niger comme une « ancre de stabilité dans la zone du Sahel », et multiplie par ailleurs sa coopération en matière d’éducation, de santé et de sécurité alimentaire.
BELGIQUE. « Le terrorisme et l’extrémisme dépassent nos frontières », a déclaré Gert Vercauteren, directeur de l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM) à Bruxelles, alors qu’il recevait une délégation nigérienne. « Tout comme la Belgique, le Niger doit faire face à un large éventail de problèmes sécuritaires. Aucun pays ne peut les résoudre seul. Cette rencontre forme sans aucun doute une étape essentielle de la collaboration durable et fructueuse entre nos deux services en matière d’analyse et d’évaluation de la menace », a-t-il ajouté.
ÉTATS-UNIS. Washington mobilise ses alliés africains. Le 11e sommet des forces terrestres africaines, dont le thème s’intitulait « Relever les défis de la sécurité grâce aux partenariats civilo-militaires » s’est tenu en Côte d’Ivoire mi-mai. Organisé depuis 2010, ce rendez-vous a été l’occasion de partager des expériences, de développer des solutions complémentaires et collaboratives aux défis de la sécurité sur le continent.
En fin de compte, cette stratégie mise en place par le Niger s’avère payante et porte ses fruits car le pays est l’un des moins touchés de la sous-région où les terroristes agissent.
Omar Sylla
Commentaires