Au Sahel, ne passons pas des bruits qui courent aux mots qui tuent !
Depuis fin 2019, le Sahel fait face à une recrudescence du terrorisme. L’ancrage de ce fléau dans le paysage a conduit à augmenter la présence de forces étrangères déployées dans notre pays pour lutter contre le jihadisme. Des manifestations contre le soutien de ces troupes tentent de s’organiser dans certaines villes. Certains événements particuliers ont ainsi exalté les discours anticolonialistes, déjà présents bien avant l’avènement des réseaux sociaux. Ces derniers continuent à propager leurs rumeurs et leurs bruits malsains, repris par des personnes nuisibles qui font le jeu de terroristes et des propagandistes.
Le Smartphone, vecteur de la désinformation :
Avec la démocratisation du Smartphone en Afrique et l’accessibilité des réseaux sociaux, la consommation de l’information n’a jamais été aussi importante. L’internet favorise les discours haineux et les fausses informations se multiplient. Certains acteurs exploitent la dissémination de ces fausses informations à leurs profits, notamment, lors des élections présidentielles. En septembre 2019, Facebook a découvert et supprimé plus de 265 comptes russes à l’origine de la diffusion de fake-news en Afrique. Ils avaient pour objectif de manipuler l’opinion publique notamment lors des échéances électorales, comme l’indique Africa Center for strategic studies, spécialisé dans la recherche en domaine de sécurité en Afrique. Le centre d’études affirme également que les systèmes d’information en Afrique sont souvent vulnérables aux manipulations, en partie en raison de la prévalence de la désinformation.
Il est nécessaire de rappeler que le continent enregistre un taux d’alphabétisation faible. La tradition orale reste, de facto, le moyen de communication le plus utilisé. Ainsi, il est récurrent de voir de fausses informations passer du virtuel au monde réel. Et ça, les extrémistes» et les bandits terroristes l’ont bien compris : il est facile de manipuler ceux qui n’ont pas accès à toute l’information.
La désinformation, sport favori des propagandistes :
En effet pour tromper l’opinion publique et obtenir son soutien, ceux-ci n’hésitent pas à avoir recours à des allégations toutes aussi rocambolesques les unes que les autres : les soldats français seraient au Mali pour voler l’or du pays, un communiquant traditionnel sénégalais a pour sa part mis en doute l’existence du coronavirus dans une vidéo virale… tout ceci ne relevait que de fake-news ! Sous forme de photographies utilisées hors contexte, d’images détournées ou d’allégations répétées pour discriminer une communauté, ces fausses informations sont souvent intégrées dans le cadre de campagnes de désinformation et coordonnées sur les réseaux sociaux. Elles participent à faire le jeu des manipulateurs et des terroristes dans le but de leurrer et de détourner l’attention des populations de la vérité.
Il est ainsi plus que nécessaire, aujourd’hui, que nous ne cédions pas aux nombreuses campagnes de désinformation, menées par des propagandistes, auxquelles nous faisons face au quotidien. Il faut se demander quels sentiments inspirent l’article ou le contenu dont nous prenons connaissance. Car, consciemment ou inconsciemment, donner du crédit à ces boniments revient à alimenter le discours de ces obscurantistes sans foi ni loi.
Internet, où se mélangent des phénomènes assez flous liés aux infox et aux théories du complot, devient de plus en plus l’espace de toutes les dérives et de tous les dangers. De fait, il est de la responsabilité de chacun (média, journaliste, lecteur, internaute,…) de veiller à ne pas occulter la fiabilité d’une information. Il faut ainsi dénoncer les campagnes de « bashing » en ligne, signaler les contenus haineux et les fausses informations via les outils mis à disposition par les réseaux sociaux. Aujourd’hui, nous devons tous participer à la chasse aux fake-news.
Ne passons donc pas des bruits qui courent aux mots qui tuent !
Omar Sylla
@Le_Ndar_Ndar.
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