Lettre ouverte à l’Honorable Député Oumarou Abdourahamane
Ceux qui décident pour l’école publique doivent y inscrire leurs propres enfants, simple question de bon sens, de responsabilité partagée et d’équitabilité !
Cher honorable, cher concitoyen, cher frère Abder !
Des Nigériens en nombre de plus en plus important prêtent aujourd’hui une attention particulière à vos interventions et choix au sein de l’hémicycle. Nous sommes tout aussi nombreux à avoir estimé plusieurs de vos récents agissements conformes à l’intérêt de la Nation, dans un milieu où, à notre grand regret, les intérêts partisans guident largement les choix des représentants -pourtant- du peuple.
Nous le savons tous, l’école publique dans notre pays est moribonde. Pourtant, il n’est nul besoin de s’attarder sur le rôle insubstituable d’une école digne de ce nom pour toute ambition de progrès soutenu dans un pays. Hélas, notre Nation court le grand risque de manquer aussi les rendez-vous de demain si nous n’agissons pas au plus vite. Chaque Nigérien, de son fort intérieur, éprouve certainement une immense peine face à l’effondrement de l’école publique, jadis joyau national, ayant fait notre fierté et ayant infiniment et davantage servi des générations qui, en retour, ont fait le choix de la laisser à elle-même. J’ose espérer que notre pays ne s’est pas engagé à relever le défi de la célèbre citation « si vous croyez que l’éducation coûte chère, essayez l’ignorance ».
Cher honorable,
S’il est encore nécessaire de se convaincre par des statistiques d’une réalité qui crèvent les yeux, il n’y a qu’à parcourir les rapports de développent humain. De celui 2018, la durée attendue de scolarisation pour les enfants nigériens d’âge scolaire est de 5.4 ans et le nombre moyen d’années d’éducation des Nigériens d’au moins 25 ans de 2,0 ans. En comparant avec toute l’Afrique subsaharienne dont les valeurs respectives sont de 10,1 ans et de 5,6 ans, on en vient à la triste conclusion que notre pays est en retard de l’équivalent de toute l’existence de son système scolaire soit 75 ans au moins.
Votre sens patriotique dans votre rôle de représentant de la Nation doublé de votre posture à vous ériger régulièrement comme notre serviteur, m’emmène à fonder l’espoir que ma préoccupation qui est celle de plusieurs de nos compatriotes trouvera auprès de vous oreilles attentives et des mains prêtes à agir. En mars 2017[1], nous avions lancé une pétition en ligne appelant notre représentation nationale à légiférer afin que les décideurs pour l’école publique inscrivent leurs propres enfants dans ces écoles de sorte à être directement et pleinement concernés par leurs propres choix. En procédant ainsi, on ne peut avoir de meilleures garanties que responsables syndicaux et autorités publiques qui ont librement accepté ces rôles, adopteront des positions davantage flexibles pour accorder leur violon. La raison est toute simple : ce sont des parents et tout parent est soucieux du devenir de sa progéniture.
Cher honorable,
C’est là l’objet de notre pétition à laquelle plusieurs Nigériens ont adhéré et celui de cette lettre. En lien avec l’article 109 de notre Constitution sur les prérogatives à initier des lois, nous vous demandons humblement de soutenir au sein de l’hémicycle cette cause commune. Quand cette initiative aboutira, notre pays sera l’instigateur d’une mesure juste et équitable qui fera école à l’image de la décision sur les évacuations sanitaires prise en conseil des ministres il y a un an et demi.
Abdoulaye Oumarou Danni
Ingénieur Statisticien Economiste des grandes écoles
[1] https://www.change.org/p/ceux-qui-d%C3%A9cident-pour-l-%C3%A9cole-publique-doivent-y-inscrire-leurs-propres-enfants-seul-gage-de-leur-bonne-foi
Commentaires
Merci