Le statut du personnel de l’Administration Territoriale ou la fin de la dégénérescence de l’Etat au niveau déconcentré (Première partie)
Durant plus d’une décennie notre Niger est classé régulièrement en queue de peloton en termes d’indice de développement humain (IDH) par le PNUD. Afin de sortir des sentiers battus en brisant ce cycle vicieux, il doit impérativement reformer sa gouvernancepour espérer s’ouvrir à son tour le chemin du développement. Dans cette perspective, il est indispensable pour notre pays de baser toute sa stratégie sur le recours aux cadres compétents, intègres, professionnels et patriotes dans tous les compartiments de l’Administration c’est à dire tant au niveau central que déconcentré piliers de l’Administration de l’Etat.
Aussi, toute stratégie de développement du pays doit être axée forcement autour l’émergence du local à savoir nos départements et régions dans un contexte de décentralisation, la prospérité desquels passera forcement par une bonne gouvernance. Cette dernière doit être aussi à son tour portée par une Administration Territoriale dont le profil doit être à la hauteur des attributions des fonctions de cadres de commandement mais également conforme aux aspirations de développement et de bien être de notre peuple. Un Etat bien géré à tous les niveaux est gage d’espérance.
Pour cela, le Niger s’est doté en 2011 d’une loi notamment la loi 2011-21 du 08 août 2011, déterminant la classification des emplois supérieurs de l’Etat et fixant les conditions de nomination de leurs titulaires. L’application de cette loi sera sans conteste à même de susciter à nouveau de l’espoir dans la marche de notre pays vers un lendemain meilleur. Elle permettra sans aucune à nos départements et régions de connaitre un essor certain.
D’ailleurs, l’article 10 des dispositions transitoires de ladite loi stipule : « En attendant l’adoption du statut particulier du personnel de l’Administration Territoriale, les nominations aux emplois de gouverneur et de préfet sont pourvues en conseil des ministres sur proposition du ministre chargé de l’Administration Territoriale. »
Nous tendons vers le fin de l’année 2017, cette loi ne connait pas un début application en plus, ledit statut n’a pas jusque-là vu le jour plus de six années après l’adoption de la loi. Aucune suite n’a été donnéepar le Président de la République à cette disposition importante qui par ailleurs s’impose à lui. En effet, celui-ci n’a pas jugé opportun l’adoption à travers un décret du statut du personnel de l’Administration Territoriale pour être en conformité avec la loi. Pour l’heure, rien ne présage qu’il sera adopté dans un futur proche. Pourquoi une telle hésitation à règlementer ce domaine important dans la vie de notre nation?Pourquoi adopter une loi hier et refuser catégoriquement son application aujourd’hui ?
Le maintien d’untel statu quolaisse croire aux Nigériens que ce statutayant suscitétant d’espoir(comme d’ailleurs ce fut les cas au niveau de certains secteurs importantspour le développementéconomique et social de notre pays au début du premier mandat du Président ISSOUFOU Mahamadou) est définitivement enterré par ceux-là même qui ont fait adopterla loi par l’Assemblée Nationale en 2011.
En effet, La remise aux calendes grecquesde l’adoption du statut du personnel de l’Administration Territoriale met à nu le manque d’ambition notoire pour celle-ci et démontre à suffisance aux plus sceptiques que ce statut représente à l’heure actuelle le cadet des soucis pour l’autorité habilitée à prendre ce décret indispensable afin de permettre à notre pays d’être doté une fois de plus d’un texte si déterminant dans la gouvernance de nos Départements et Régions.
Ce statut est si important que notre pays ne peut pas et ne doit pas s’offrir le luxe de jeter celui-ci à la poubelle dans la mesure où son importance n’est plus à démontrer aujourd’hui, au vu de la situation catastrophique dans laquelle végète nos Départements et nos Régions transformés en butins par certains opportunistes aux esprits mercantiles, sans aucune compétence et sans scrupule qui trônent malheureusement au niveau de plusieurs entités administratives de notre paysafin de satisfaire juste une clientèle politique.(A suivre).
Soumaila ABDOU SADOU
Administrateur Civil