Président Issoufou style de management : Le verre toujours à moitié vide et à moitié plein…
Le Président Issoufou a sûrement appris à ses amis, proches et collaborateurs qu’avec l’Etat, le pouvoir ne se trouve nulle part qu’ailleurs qu’au Palais et à la Présidence de la République. Le PM, les ministres et autres conseillers en savent, ils ne décident de rien, le seul Chef est celui qui a été « élu » par le peuple.
Néanmoins, la grandeur statistique résultant de la sommation de ses décisions individuelles n’étant qu’une construction artificielle qui tend à nous faire oublier que derrière les chiffres, discours et décisions, il y a des hommes et des femmes avec leurs motivations et leur libre arbitre. Ce sont eux les véritables pilotes du navire.
6 ans et quelques mois à la date d’aujourd’hui qu’il s’est attelé à remettre de l’ordre dans la maison Niger en replaçant l’économie et le social au centre des activités prioritaires et essentielles de l’Etat Nigérien.
Cette politique de rectification a produit des résultats que l’on sait. Et relativement à l’adoption du PDES (Plan de Développement Economique et Social), le cap stratégique est fixé, les faits stylisés, les besoins et objectifs quantifiés, les leviers ciblés. Sous cet angle rien à dire sinon "Harkané" comme on le dit entre jeunes.
Malheureusement, malgré l’adoption de ce PDES, la relance économique tarde à produire ses effets.
La pauvreté monétaire et absolue, ici, chaque jour, se dresse sur ses ergots, défiant les êtres et les choses. L'emploi est problématique. Le lendemain est aléatoire. Les ordures disputent l'espace aux humains.
Des sentiers que l'on veut bien tenir pour des voies, ne conduisent nulle part. Un quotidien sans pitié, des vécus sans honneur. Tout est à faire. Tout incite à la mobilisation. La mobilisation consciencieuse pour dire non à la misère, pour refuser un destin nain de sous-hommes.
Ainsi, à presque mi- étape d’un mandat qu’il s’est promis de nous faire « Renaitre », Issoufou se trouve-t-il au milieu d’un gué. Il peut certainement oser dire que le verre bien qu’à moitié vide est donc à moitié plein.
Certes, dans certains domaines il y’a eu quelques avancées significatives, mais la politique de l’emploi, elle, n’a pas encore produit les effets attendus. Le Président Issoufou avait tellement promis lors de la campagne électorale que malgré toutes ses multiples initiatives prises, il en restera toujours.
La politique a ceci de commun avec le droit pénal et sa procédure : tout ce que vous dites sera retenu contre vous. Mais, là où en Pénal, vous avez le droit de garder le silence, en Politique, vous n’en avez pas le droit car il faut convaincre.
C’est pourquoi, pour ce dernier mandat, Issoufou sait qu’il lui faut rapidement devenir le Président bâtisseur en démarrant des chantiers partout dans le pays et en posant les premières pierres des projets créateurs emplois.
Il faut être en route, comme dirait le philosophe Karl Jasper. A défaut, les 4 ans qui lui en reste risque d’être pleine de tensions et de risques pour lui.
Si Issoufou’s style of management n’arrive pas, à évaluer avec précision l’individu et à lui accorder la place qui est la sienne dans la Cité, il se pose un problème de société, parce qu’à part ledit projet de société, la République ne dispose aujourd’hui d’aucun autre système pour aider les citoyens tout en leur transmettant les valeurs républicaines.
Et là aussi, le verre est certes à moitié vide mais tout aussi à moitié plein de réformes à mener. Disons les choses ainsi : Qui sait établir un diagnostic juste accroît ses chances de guérison.
SAMI Youssouf, Master 1 Administration Générale ENAM / Niamey & Master 2 Gestion de Projets BEM / Dakar.
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