Au Niger, le politicien tient le magistrat en l’état
Interpellations, détentions provisoires, sont le quotidien de certains hommes politiques et acteurs de la société civile. D’ailleurs d’aucuns pensent que ces actes normalement effectués sous le contrôle d’un magistrat libre de toute influence, sont destinés à nuire à toute personne ayant un regard critique vis-à-vis des autorités nigériennes, et donc des brimades qui leur sont réservées.
Ainsi on est tenter de croire que le Magistrat exerce ses fonctions en connivence avec le politicien, cela se traduit par le caractère purement politique de certaines décisions de justice avec comme conséquences une instrumentalisation et une paralysie de l’appareil judiciaire à travers des actes d’instruction privatifs de liberté effectués à des fins toujours politique, une justice à double vitesse.
Pourtant le pouvoir judicaire a pour rôle de contrôler l’application de la loi et de sanctionner son non respect, ce pouvoir confié au magistrat impose à ce dernier, une impartialité dans l’exercice de ses fonctions. Hélas cela semble difficile à trouver application au Niger, car le magistrat semble attendre toujours les décisions et instructions politiques avant de rendre son jugement. Il vous souviendra du rôle tumultueux qui est reproché à certains magistrats, dans le concassage de certains partis politiques et au niveau du processus électoral 2015-2016 (la reconnaissance du vote par témoignage, etc).
A ce stade il est important de rappeler qu’une société, qu’elle soit la plus ouverte ou tolérante, lorsqu’elle est dépourvue d’une vraie justice va s’effondrer, voir exploser. Car on peut vivre toute sa vie dans la pauvreté, la mécréance mais jamais dans l’injustice, aux yeux du citoyen l’injustice constitue une étiquette d’impuissance sociale qu’on lui colle et dont il doit se débarrasser par tous les moyens d’où la notion de se faire justice soi-même, ce qui n’est pas souhaitable dans une société telle que la nôtre.
Au Magistrat nous lui dirons qu’il l’est pour toute sa carrière de 30 ou 40 ans, contrairement au politicien qui occupe un poste juteux mais que pour 5 ou 10 ans.
SIDIKOU Boubacar
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