Il ne faut pas ruer dans les brancards…
BokoHaram est là. La secte impie tue, pille, brûle et ébranle. Des concitoyens meurent, fuient, ils sont désemparés, déroutés. Notre pays résiste, persiste et se tient débout. La secte perd aussi du cran. Grace au patriotisme de nos soldats. Tels sont les faits. Ils sont criards, têtus, funestes.
L’essentiel ici, ce n’est pas la « guerre » des chiffres, mais bien la « bataille » de la résistance, celle des moyens de conflit, de riposte pour anéantir la secte sombre. C’est aussi de chercher à savoir pourquoi ça « dure », c’est d’auditer tout le système de riposte, de contingence, toute « l’administration » de cette « guerre » qui ne fait que trop durer.
L’utile ici, c’est demander un soutien national, patriotique pour vaincre BokoHaram, c’est tenir un langage de vérité, d’apaisement, de dépassement.
Le futile ici, c’est céder à la démesure, à la délation, à la menace introvertie, au discours manichéen.
Le superflu, c’est ce discours enveloppant comme « (…) une rumeur savamment distillée par des gens qui semblent être des alliés objectifs de BokoHaram (…) ». C’est un bout de phrase risqué qui s’est glissé ainsi dans la communication officielle, dans le communiqué officiel, puisqu’il énonce un certain « profilage », présage un certain manichéisme, une simplification de la dénonciation consistant, sans façon, à dire que tout celui qui dénonce, crie son désarroi, dans cette tumultueuse situation, est assimilable à l’ennemi. Une fausse opposition des gens du « bien » et ceux du « mal ».
Une juxtaposition du discours des citoyens qui revendiquent davantage d’informations, de protection et de sûreté et de ceux qui, de leur strapontin, éructent, des phraséologies laudatives, égocentriques et dénuées de tout réalisme, hormis leur soutien amblyope à un système politique qui leur donne à « boire et à manger » ! Une simple façon de célébrer (toujours) la parole officielle, laquelle est parée de toutes les vertus. De considérer les citoyens comme un simple « entonnoir ».
Non, on ne communique pas « comme ça » dans une République !
Oui, « relookons » cette communication officielle, il faut « l’humaniser » Messieurs les officiels. On a déjà vu que le « postulat » (erroné) entre les « citoyens » du bien et les citoyens du « mal » est improductif : il y a un an, de simples activistes dirigeant de modestes associations ont été pris et « assimilés » à BokoHaram, parce qu’ils ont juste dénoncé un drame humanitaire qui enserre leur compatriote. Leur embastillement n’a rien donné. Malgré les « missions » et discours bohémiens de quelques chambellans, spécialisés dans « l’enfoncement ».
Non, ça ne sert à rien de vouloir « solder » des comptes ainsi. Tournons-nous vers le vrai problème : Diffa et cette maudite secte. Diffa et ses milliers de compatriotes désarçonnés. Travaillons plutôt à trouver une forte union autour de l’ennemi commun.
La communication du Gouvernement est ici fluette. Elle doit se reprendre. S’améliorer. S’aseptiser. Il ne faut pas se « tromper », il ne faut pas chercher « vaille que vaille » à éviter au Président (élu par ses concitoyens), ce qui peut déplaire à son auguste écoute. Il faut lui dire la vérité. Il est le « père » de la Nation.
Car bien communiquer, c’est bien vendre » enseigne-t-on. Donc, ne tirons (plus) sur l’ambulance. Allah aide le Niger à vaincre ses ennemis d’où qu’ils soient.
Djibril Saidou
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