Qu’est-ce-que son Excellence Monsieur le Président Mahamadou ISSOUFOU peut faire avec son 2èm CDD ?« Vox populi, vox de ! La voix du peuple est la voix de Dieu !»
Contrairement à beaucoup de pays africains, le Niger n’a plus de problèmes politiques majeurs mise à part l’immixtion fréquente de l’exécutif dans le judiciaire. Comme mesure mitigative, il s'agira tout simplement de faire sortir le parquet (Procureur) de la tutelle du ministère de la justice qui suggère l’orientation à donner à tel ou tel dossier judiciaire selon des calculs politiques! Nous avons soldé notre compte avec le passé, donc a priori, il ne devrait pas y avoir un risque de répétition de l’histoire.
Aujourd’hui, nous avons dépassé la phase infantile de la démocratie. Dans une démocratie, il y’a deux phases : la première phase, dite la phase infantile, est celle durant laquelle le débat essentiel porte sur les questions de participation, du code électoral, (Est-ce qu’on fait premier, deuxième tour, est-ce- qu’on fait un mandat de 4 ans comme au Nigéria ou aux USA, un mandat de 5 ans ou de 7 ans comme au Sénégal, ou bien un mandat de 6 ans non renouvelable comme le suggère Jean Baptiste Placca ; est-ce qu’on va faire un régime présidentiel ou semi-présidentiel etc. ). Sur cette phase infantile "harkané", nous faisons figure de modèle.
Dans notre système politique, la libre expression est devenue la respiration naturelle de la démocratie. Et pour que la démocratie respire, il faut deux poumons : le pouvoir et l’opposition. Cela vient à dire que notre démocratie a atteint une certaine maturité et la qualité de nos institutions vient en témoigner. Et le Niger n’a plus de problème majeur pour ça. Ainsi, la seule question à régler est celle de la deuxième phase, dite phase de maturité où il ne s’agira que des questions économiques donc la question de la pauvreté. C’est pourquoi, les cinq années à venir devraient être un véritable chemin de croix. Son Excellence ISSOUFOU doit se battre car il y’a d’autres priorités à notre sens à prendre en compte, c’est le seul combat qui vaille. Il est clair que le temps de grâce serait trop cours pour son Excellence car les priorités sont immenses.
Aussi, les Nigériens ne vont pas lui demander "yayané" pourquoi jusque-là rien de nouveau sous le soleil juste parce qu’ils sont un produit des libertés publiques, mais ils vont le juger et le sanctionner à la fin de son mandat en 2021, en ne renouvelant pas le CDD à aucun candidat venant du PNDS sur deux choses : L’économie et la pauvreté. Sur la lutte contre la pauvreté, Mahamadou ISSOUFOU a un sérieux problème parce que Baba Tandja a placé très haut la barre avec son concept de développement à la base (c’est pourquoi il est toujours apprécié dans les villages et campagnes), donc ISSOUFOU doit faire son maximum sur l’économie et il a un bon plan pour réussir : Le (PDES). « Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours » disait Napoléon. En science de Gestion, les plans c’est-à-dire les orientations stratégiques valent mieux qu’un long discours.
Mais là où notre enthousiasme est écorné, c’est effectivement les secteurs sociaux qui sont affectés suite à l’adoption du budget général 2016. Ainsi force est de constater que certaines dépenses d’investissements se sont faites, apparemment, au détriment des secteurs sociaux de base (Santé, Education, Agriculture, Elevage etc.) Ainsi, le budget de l’éducation, constitué des dépenses de quatre ministères (Education primaire, Enseignement secondaire, Enseignement professionnel et technique et Enseignement supérieur) s’élèvent à 259,1milliards FCFA, soit 15% du budget contre 17% en 2015 soit une réduction d’une douce plaisanterie de 2%. Aussi une autre grande surprise relativement à ce budget 2016 concerne certainement la santé qui a subit la plus grosse baisse dont ce dernier s’élève globalement à 89,9 milliards, soit 5% du budget contre 116,1 milliard en 2015, soit 6% du budget. La vraie transformation que nous attendons de vous, Votre Excellence, c’est une économie sérieuse et bâtie. Et tant que moi je ne vous aurai pas entendu nous parler de la compétitivité, nous parler d’entreprises, de la maitrise du taux de natalité, nous parler de la survie des tissus de paiements, nous parler des choix de spécialisation, c’est que à coté, on aura un taux de croissance à 2 chiffres, mais la pauvreté dans toutes ses formes relative, monétaire et absolue aura des beaux jours dans notre pays.
Par ailleurs, le Président ISSOUFOU a fait son premier mandat dans une dynamique de construction des infrastructures, c’est une bonne chose et presque tout le monde est content, mais il convient de le dire qu’il a raté la priorité à notre sens. Ainsi, d’une main ferme pour ce deuxième CDD, il doit commencer à créer les conditions pour que les citoyens puissent prospérer, et de l’autre côté commencer la traque et la lutte contre l’impunité puisqu’il n’attend rien de ces vautours qui assiègent la Présidence et certaines institutions. C’est pourquoi, les cinq années à venir doivent être consacrées exclusivement à l’économie et à la lutte contre la pauvreté. Certes il sera difficile puisque le FMI nous a annoncé deux mauvaises nouvelles en début de l’année : Le PIB mondial augmentera moins que prévu : 3,1% seulement cette année, soit 2% pour les pays développés et 4% pour les pays émergents, mais pas impossible à en croire nos futurologues du ministère des finances qui nous ont annoncé le paradis pour 2016 avec une maitrise de l’inflation en deçà de 2% et que la croissance serait au rendez-vous jusqu’à 8%. (La plus élevée dans la zone UEMOA). Alors il faut créer les conditions pour que ce taux de croissance bénéficie à la population.
Pendant son premier mandat ISSOUFOU a essayé de métamorphoser notre capitale et certaines villes entre autres, mais son Excellence doit comprendre que l’Etat a deux mains : la main droite et celle de gauche. La main droite est celle qui collecte les revenus et la main gauche pour les distribuer. Et pendant le premier mandat, il a privilégié la main droite et un peu la main gauche sans prendre en compte les priorités. Ainsi, pour les cinq ans à venir il doit s’évertuer à privilégier la main gauche, une sorte de "loi Macron" visant à établir une égalité des chances économiques, à créer plus d’activités, en déverrouillant les blocages, en favorisant l’investissement et en développant l’emploi surtout que la croissance serait au rendez-vous.
En fin, étant donné que le premier Gouvernement d’un nouveau régime selon Jacques ATTALI est forcément trop politique, il faut récompenser ceux qui ont mouillé leur chemise, il appartiendra au Président de la République et à son Premier Ministre pour ce deuxième mandat de trouver des ressources humaines dignes de relever les défis car, toute stratégie économique devrait avoir pour lit, un cadre et un schéma institutionnels et administratifs pour la porter avec des hommes et femmes du terrain à la hauteur pour l’animer, car, c’est au niveau local que les défis de ciblages et segmentations des problèmes sont les plus redoutables. Souvent pour beaucoup de problèmes de dimension nationale, il faut des solutions locales, et pour beaucoup de problèmes locaux, il faut des solutions nationales.
Nous espérons aussi que le Plan de Développement Economique et Social (PDES) (Tome2 2016-2020) et la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI, Niger 2035) feront un retour aux fondamentaux pour développer l’économie nationale, les chaînes de valeurs et se départir de l’endettement. Pour cela, nous attendons une sérieuse reprise des activités dans l’agriculture, à Imouraren, à Kandadji et plus de rigueur et de transparence dans le management de notre or noir. Au finish, bref, nous attendons un miracle dans la phase opérationnel de ce PDES à l’image de celui du Singapour, de la Malaisie ou d’un miracle à l’image de celui d’Istanbul en 2006 entre le Milan AC et le "You will never walk alone de Steven GERRARD". Dans la vie tout est à volonté d’homme ! Nous devons dépassionner le débat, changer de mentalité pour avancer sans quoi le Niger, comme à la belotte , aura des atouts (pétrole), des as (uranium) et des valets (croissance à deux chiffres), mais risquera de ne pas détenir les bonnes cartes, parce que jouant hors jeu. Cet hors jeu là c’est le travail. "Il faut travailler, beaucoup travailler, toujours travailler" dira Maître Abdoulaye WADE.
SAMI Youssoufou, étudiant en Master 2 en Politiques publiques et développement régional et local à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. (UCAD)
Commentaires
rien dit
Ah bon? ou bien ta pas la facult
Il faut ajouter dans l
ce que nous souhaitons, ce que les hauts plac
Il faut ajouter dans l
Evidemment les trois gros probl