Buhari welcome to your.....land!
Le Général Muhamed Buhari est attendu le 3 juin 2015 à Niamey pour une visite d'Etat, empreinte d'amitié, de fraternité et pleine de symboles, pour le Niger, le plus grand voisin du géant continental. C'est plus qu'un symbole, et beaucoup moins que du folklore, que d'accueillir en premier, le dirigeant de la "locomotive" régionale, assurant plus de 60% du commerce et 80% des exportations en Afrique de l'Ouest. C'est une immense opportunité.
Mahamadou Gao est un parolier bien connu des anciens. Il a été, comme Weybi Karma et Bouli Kakassi, l’une des principales virtuoses du régime Diori-Boubou, de l’indépendance jusqu’au coup d’Etat militaire de 1974. Très tôt, ce poète originaire de Gao-Filingué, a vanté les mérites de la coopération entre le Niger et le Nigeria, présentés, à défaut d’être des siamois, comme deux frères jumeaux, ''Hassane et Housseini". Condamnés par la Géographie et l'Histoire à travailler ensemble.
C’est peut-être pour davantage exprimer cette « fraternité amicale » que Muhamed Buhari a choisi Niamey comme première étape de sa visite en tant que Chef d’Etat, revenu à la tête de la première économie africaine.
Avoir le privilège de dérouler, en premier, le tapis rouge au nouveau Président nigérian, réceptacle de tous les espoirs de prospérité économique et sécuritaire ces temps-ci, est synonyme pour Niamey de dissipation d’une polluante atmosphère, répandue à tort ou à raison, et chargée de soupçons d’indolence dans sa coopération bilatérale d'avec le voisin.
Recevoir le Président de la République Fédérale du Nigeria, première population du continent, est plus que symbolique, c'est une heureuse opportunité pour un pays comme le Niger, classé dernier en termes d'IDH, et pourtant grand voisin du géant continental avec plus de 1500 km de frontière.
Entretenir, solidifier et « réchauffer » une coopération bilatérale soutenue avec le Nigeria, c’est s’adosser à la plus puissante économie continentale, fort du dynamisme de ses 173 millions d’habitants et de la diversité de son économie.
Cheminer avec le Nigeria, c’est espérer tirer profit d’une croissance qui se maintient, selon les prévisions, jusqu’en 2030, et qui profitera à tous . Anyway, on prédit au Nigeria un PIB (plus de 500 milliards USD actuellement) qui va tripler d’ici 15 ans, avec un vaste marché de consommation, une situation géographique stratégique et une population jeune à l’esprit d'entreprise. Toute chose dont le Niger a besoin et pourra « sonder » au cours de cette visite du Général Buhari, dirigeant du pays d’où Niamey tire jusque-là la plus grande quantité d’électricité qui illumine ses foyers, comme ailleurs sur la base de l’uranium extrait du lointain sous-sol d’Arlit, Paris éclaire ses ménages.
Ventre mou de la séculaire relation entre les deux pays « frères », la formalisation de la coopération économique. Cette dernière s’étant effectuée jusque-là sur des liens plutôt « informels », faisant perdre, par ricochet, à l'économie nationale d'importants gains.
Ceux qui s’intéressent aux transactions financières entre Niamey et Abuja savent mieux les difficultés qui freinent le domaine, en raison de la complexité de « canaux » de passage, si la monnaie ne passe tout simplement pas dans des "sachets plastiques" feintant ainsi le circuit formel.
Avec espoir de voir le Nigeria, prés de 80% du PIB de la CEDEAO, déployer certains de ces grands Groupes financiers pour accompagner la croissance économique au Niger où est attendue l’implantation des groupes bancaires comme UBA, Diamon Bank ou encore Banbk of Africa. Sans compter les multiples compagnies aériennes et les mégaprojets de Dangoté, première fortune africaine.
A Niamey et Abuja de '' raviver'' donc leur coopération pour sonner le glas aux sanctuaires de Boko Haram et s'engager dans la "co-prospérité".
Recevoir le Chef suprême de la première Armée Ouest-africaine, c’est aussi consolider une coopération sécuritaire à même de combattre le terrorisme, la contrebande et le banditisme sous toutes leurs formes.
Beaucoup moins anecdotique, la visite officielle de Buhari à Niamey est aussi un « prétexte » de reprise de langue de la classe politique nigérienne dont il est présenté comme l’ami commun, les indiscrétions ayant établi sa « proximité » d’avec Mamadou Tandja, donc du MNSD. Ou encore les « chaleureuses « visites que lui ont rendues déjà l'ex-Président Mahamane Ousmane, quelques émissaires de Hama Amadou, Cheiffou Amadou et même le Président Mahamadou Issoufou.
A Mahamadou Issoufou et sa bureaucratie de savoir capitaliser une telle.....providence! Loin des discours messianiques de l'hexagone.
Djibril Saidou
Ancien journaliste
Dakar-Sénegal
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Commentaires
merci bokou d'avoir effectu