La BCEAO « prend acte » de la libération de son Directeur national pour le Niger
Dans un communiqué publié, hier lundi, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a annoncé « prendre acte » de la libération, le samedi 4 novembre 2023, de son Directeur national pour le Niger. Interpellé le mardi 31 octobre par les services de sécurité, Maman Laouali Abdou Rafa, a été relâché après cinq (5) jours plus tard sans aucune explication officielle. Suite à cette interpellation et par mesure de prudence en attendant de voir clair dans l’affaire, le personnel opérationnel de l’Agence national a été prié de suspendre temporairement le travail, ce qui a impacté les transactions financières notamment dans les banques commerciales locales dont les activités subissaient déjà de plein fouet, l’impact des sanctions économiques et financières décidées par les chefs d’Etat de l’UEMOA depuis le coup d’Etat du 26 juillet, ce qui est justement au cœur des tensions entre l’institution d’émission monétaire sous-régionale et les autorités de transition.
Dans un premier communiqué publié vendredi dernier, la Banque centrale des pays membres de l’UEMOA annonçait avoir appris l’interpellation du chef de l’Agence locale de Niamey avant et a déclaré attendre de « connaître les raisons de cette interpellation ». La BCEAO avait également annoncé avoir « saisi ses avocats pour toute suite qu’il conviendra de réserver à cette affaire ».
Jusqu’à sa libération intervenue dans l’après-midi du samedi 4 novembre 2023, les autorités nigériennes n’avaient pas communiqué de façon officielle sur les motivations de cette interpellation qui a fait des vagues à Niamey.
Cette interpellation est la deuxième du genre pour Maman Laouali Abdou Rafa, l’ancien SG du ministère de l’Economie et des Finances, depuis le coup d’État militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023.
La première brève interpellation, le 2 août 2023, avait eu lieu quelques jours après la prise du pouvoir politique par les militaires regroupés au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Pour rappel, le Niger est depuis fin juillet, sous le coup des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO suite au coup d’état du CNSP. Parmi les sanctions qui visent le Niger, les chefs d’Etat ont décidé du gel des avoirs du gouvernement et des entreprises publiques du Niger. Aussi, en application des sanctions prises par l’UEMOA, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest a suspendu le versement de liquidités à l’État du Niger, ce qui a engendré de sévères difficultés pour les banques locales et par conséquent leurs clients qui peinent à accéder à leurs argents logés dans les comptes des différents établissements financiers de la place qui ont été aussi frappés par la suspension des transactions commerciales et financières avec les autres établissements de la sous-région.
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