Niamey : le Forum national sur la communication inclusive se clôt sur un appel à l’action des radios communautaires

Le Palais des Congrès de Niamey a abrité, dans l’après-midi du jeudi 27 novembre 2025, la cérémonie de clôture du Forum national sur la communication inclusive et responsable, une initiative stratégique du ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, appuyée par l’UNICEF. Pendant trois jours, acteurs des radios communautaires, autorités locales et partenaires techniques ont échangé autour du thème : « Le rôle des radios communautaires et des autorités locales dans la promotion des droits de l’enfant, la consolidation de la paix et la gouvernance locale ».
La cérémonie de cloture a été présidée par le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou en présence de la représentante par intérim de l’UNICEF au Niger, du secrétaire général du ministère de la Communication, des autorités administratives locales et de nombreux professionnels des médias communautaires, venus de différentes régions du pays.
Des échanges « francs et constructifs »
Dans son allocution de clôture, le ministre Adji Ali Salatou a salué la qualité des débats, soulignant que le principal mérite du forum réside dans « des échanges francs et constructifs », loin de toute logique de leçon ou de posture. Pour le ministre, les discussions ont permis de mettre en lumière le rôle central de la communication dans les transformations sociales.

« La communication façonne les perceptions, influence les opinions et détermine la manière dont les individus et les groupes interagissent », a-t-il rappelé, tout en mettant en garde contre les dérives possibles d’une communication qui ne serait ni inclusive ni responsable. Selon lui, une telle communication peut diviser, exclure et renforcer les inégalités, alors qu’une approche véritablement inclusive doit tenir compte des besoins spécifiques de chacun et donner la parole aux populations souvent marginalisées.
Une feuille de route consensuelle adoptée
Au terme des travaux, plusieurs résultats concrets ont été enregistrés. Le ministre a indiqué que les radios communautaires et les autorités locales ont été sensibilisées à l’importance d’une communication inclusive et responsable, que des expériences réussies ont été partagées et capitalisées, et qu’une feuille de route consensuelle a été adoptée.
Un cadre de collaboration entre radios communautaires, autorités locales et leaders communautaires a également été esquissé afin d’assurer le suivi des engagements pris. « Ce forum a démontré que la responsabilité en matière de communication va bien au-delà du respect de la vérité et de la transparence », a insisté Adji Ali Salatou.
Appelant à passer des paroles aux actes, le ministre a rappelé que communicants, journalistes, responsables publics, éducateurs et citoyens engagés ont tous un rôle à jouer pour bâtir un environnement informationnel équitable et respectueux. « Ce forum n’est qu’un début. Il est maintenant de notre responsabilité de traduire nos conclusions en actions concrètes », a-t-il martelé, exhortant les participants à maintenir leur engagement dans la durée.
Les radios communautaires, leviers de paix et de développement
Prenant la parole à son tour, la représentante par intérim de l’UNICEF au Niger, Ainhoa Jaureguibeitia, a souligné l’importance stratégique des radios communautaires dans le contexte nigérien. « Lorsqu’une information fiable, contextualisée et diffusée dans une langue comprise par les populations, elle devient une véritable force de transformation sociale », a-t-elle déclaré, estimant qu’une telle communication peut apaiser les tensions, stimuler le dialogue et protéger les plus vulnérables.

Pour l’UNICEF, ce forum doit marquer un point de départ et non une simple parenthèse. L’ambition affichée est de faire de chaque radio communautaire « un pilier du développement local, un outil de résilience et une voix pour chaque enfant, chaque femme et chaque homme du Niger ». Citant l’historien africain Joseph Ki-Zerbo, elle a rappelé que « la parole est un pouvoir : lorsqu’elle circule, elle construit la paix, et lorsqu’elle est confisquée, elle prépare la guerre ».
Revenant sur les travaux des trois jours, Ainhoa Jaureguibeitia a salué des échanges qui ont permis d’aller au-delà des constats pour aboutir à des engagements concrets et des recommandations fortes. Autant d’éléments qui traduisent, selon elle, une volonté collective de faire des radios communautaires des acteurs incontournables du développement local, des vecteurs de paix et des alliés essentiels dans la promotion des droits de l’enfant.
La clôture de ce forum ouvre ainsi une nouvelle étape pour la communication communautaire au Niger, appelée à jouer un rôle accru dans la cohésion sociale, la gouvernance locale et la protection des plus vulnérables.
Abdoulkarim (actuniger.com)





