Réforme de l’Education : une batterie de mesures présidentielles pour donner le ton
Le Président Bazoum a rencontré, mercredi dernier dans l’après-midi au Palais de la Présidence, les partenaires sociaux des secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de la recherche. La seconde rencontre après celle du 10 mai 2021 et au cours de laquelle, il a été fait le point des activités menées dans le cadre des engagements pris par le chef de l’Etat pour reformer l’éducation au Niger. Plusieurs nouvelles mesures décidées par le Président ont été ainsi annoncées au sortir de la rencontre à laquelle avait assisté le Premier ministre et les ministres sectoriels concernés par la question. Il reste maintenant à matérialiser ces promesses et engagements qui vont dans le sens de redonner au secteur éducatif, ses lettres de noblesses.
Comme il l’avait promis d’en faire de l’éducation, une des principales priorités de son mandat, le Président Bazoum Mohamed multiplie les rencontres avec les partenaires et différents acteurs impliqués dans le vaste chantier de réformes auquel il s’est engagé. Le dernier acte en date a été la rencontre, la seconde du genre depuis son arriéré au pouvoir en avril dernier, qu’il a eu le mercredi dernier avec les syndicats du secteur de l’enseignement. Au menu de la rencontre, la gouvernance, les reformes institutionnelles ainsi que le recrutement des enseignants ont, entre autres, été débattus au cours de cette rencontre. « Nous avons parlé de tous les problèmes qui minent le secteur éducatif et nous avons vu l’engagement du Président de la République à résoudre tous les problèmes », a rapporté, au sortir de la réunion, Jariri Labo, un des représentants des syndicats du secteur. Ainsi donc, toutes les préoccupations évoquées lors de cette réunion seront débattues au niveau du cadre interministériel qui va se réunir incessamment et au niveau du cadre restreint mis en place par le ministère de l’Education nationale.
Des mesures audacieuses en faveur de l’éducation
Selon un compte rendu de la rencontre fait par les participants ainsi que le service de communication de la Présidence, le Président de la République a insisté au cours de la réunion sur le fait que la réforme du système éducatif passe nécessairement par « une refonte complète de la gouvernance dans ce secteur, combien stratégique pour l’avenir du pays ». C’est pourquoi, après avoir écouté les communications des différents ministres en charge de cette question, le chef de l’État a annoncé une batterie de mesures visant à améliorer substantiellement et de façon durable l’enseignement.
En premier lieu et selon les mêmes sources, le Président de la République n’a pas éludé la très délicate question financière et a demandé au ministre des Finances de prendre toutes les mesures pour régulariser les arriérés de pécule. Cette mesure, qui constitue un véritable bol d’air frais pour les bénéficiaires, concerne les 500 enseignants contractuels du secondaire recrutés en janvier ainsi que les 2.500 enseignants contractuels du primaire. Aussi, très préoccupé par les conditions matérielles des enseignants, il a annoncé une hausse sensible de la rémunération des appelés du Service civique national (ASCN) qui seront affectés à l’enseignement primaire. Ces derniers percevront désormais et mensuellement, la somme de 90.000 Fcfa au lieu des 75.000 Fcfa actuellement. « Cependant, toutes ces mesures, pour être efficaces, devront s’accompagner d’une gestion rigoureuse et d’un suivi pointilleux à tous les niveaux », lit-on dans le compte-rendu de la rencontre et c’est pourquoi, sur la base de l’évaluation des enseignants du secondaire, effectuée il y a quelques mois, le Chef de l’État a décidé de ne maintenir dans le système que les enseignants considérés comme aptes à exercer le métier. « Quant aux autres, ils feront l’objet d’un accompagnement vers une reconversion professionnelle », est-il décidé.
Dans le même élan de « faire de l’école une institution respectable et méritocratique », le Président Bazoum a annoncé « sa ferme volonté de dépolitiser les nominations, lesquelles se feront désormais exclusivement sur la base de la compétence ». Aussi, est-il indiqué, il sera définitivement mis fin aux pratiques mafieuses, comme les recrutements parallèles ou les faux transferts, qui gangrènent notre système éducatif. C’est pourquoi, d’ailleurs, le Président de la République a instruit ses ministres, afin que tous ceux qui se rendent coupables de telles pratiques soient identifiés, poursuivis et châtiés conformément aux lois en vigueur. Et c’est en ce sens que les proviseurs reconnus coupables seront purement et simplement radiés de la fonction publique, « preuve de la farouche volonté du chef de l’État d’assainir le secteur éducatif », rapportent toujours les mêmes sources.
Sur l’épineuse question de l’intégration des contractuels à la Fonction publique, qui a été soulevée par les syndicats lors des débats, le Chef Bazoum a plaidé pour que les critères de sélection soient déterminés de manière collégiale et inclusive. C’est ainsi, indique le compte rendu, « qu’il appelé toutes les parties prenantes à une concertation apaisée et responsable avec le ministère de l’éducation nationale, afin de définir des critères justes et impartiaux ».
Quant aux nouveaux bacheliers qui seront formés dans les ENI, ils seront tous recrutés à partir de 2023, à l’issue de leur formation.
Selon les mêmes sources, « la rencontre a tenu toutes ses promesses et les participants, dans leur ensemble, en sont sortis satisfaits ». Le comité interministériel ainsi créé a désormais la lourde tâche de maintenir « un dialogue permanent et constructif pour sortir l’école nigérienne du marasme dans lequel elle se trouve depuis bien trop longtemps », est-il précisé.
Après les engagements présidentiels et la première série de promesses annoncées par le Chef de l’Etat, l’heure est donc désormais à leur matérialisation. Et c’est là que réside toutes les attentes car les défis sont énormes et les obstacles assez nombreux bien que le climat et un dialogue constructif permettra assurément de les surmonter pour le bien du Niger dont le développement ne saurait s’accommoder d’une économie de réformes profondes du secteur éducatif. Après les paroles et les promesses, l’heure est donc plus que jamais aux actes…
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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