Niger : péril sur la Soraz !
Conjoncture du marché pétrolier, Boko Haram et impayés sont autant de maux qui compromettent le développement de la Soraz, la seule raffinerie pétrolière du Niger.
En effet, l’installation contrôlée par une JV entre la China National Petroleum Corporation (CNPC) et l’Etat du Niger a revu à la baisse ses prévisions de revenus d’exportation du pétrole raffiné en raison de la chute des prix du pétrole depuis 2014. Une situation qui a sérieusement affecté ses finances. En 2015, elle a enregistré un déficit de près de 58 milliards de FCA.
Les infrastructures routières constituent également un frein au développement de la Soraz. En effet, la chaussée qui mène à l’usine est dans un état de dégradation très avancée. S’y ajoute la guerre contre le groupe islamiste Boko Haram qui sévit dans le pays. Des facteurs qui placent la société dans une situation très inconfortable. Comme l’explique Jeune Afrique, l’acheminement permanent des produits comme le super, le gasoil, le GPL et le kérosène vers les pays de la sous-région est devenu un véritable casse-tête. C’est dans ce sens que M. Dardaou Zanaidou, le directeur général adjoint de la Soraz, a déclaré : « on extrait beaucoup de pétrole, mais on ne vend pas ».
Pour rappel, après la mise en production de la Soraz en 2011, 50% du pétrole raffiné allait à l’exportation. Toute cette quantité de pétrole raffiné est désormais stockée dans les réservoirs de l’usine, qui raffine 20 000 barils de pétrole par jour.
Cette situation, qui a entraîné une forte érosion des revenus de la raffinerie, a aussi engendré des impayés de plusieurs mois.« Il y a trop d’impayés », a fait savoir M. Dardaou Zanaidou, avant d’ajouter que« la Soraz rencontre des difficultés avec la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep), l’entreprise publique chargée de récupérer l’argent. Et nous avons accumulé d’énormes crédits avec la CNPC qui, elle, s’occupe de l’extraction et nous met beaucoup de pression. Par ailleurs, le prix de cession des produits est devenu tellement bas que l’on vend toujours à perte», rapporte notre source.
Les responsables espèrent une remontée rapide des prix du pétrole pour redresser les finances et donner un second souffle à l’entreprise. Il convient de rappeler que c’est la CNPC qui extrait des champs pétrolifères d’Agadem le pétrole raffiné à l’usine.
La Soraz est détenue à 60% par la CNPC et à 40% par l’Etat nigérien. Elle emploie des milliers de personnes et fournit au Niger de quoi satisfaire la demande intérieur en pétrole raffiné.
Agence Ecofin
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