3 mois de prison avec sursis pour les journalistes Ali Soumana et Moussa Dodo
Deux journalistes nigériens ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour avoir publié des documents relatifs à des fraudes à un concours pour devenir fonctionnaire, impliquant d’importantes personnalités, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
"Ali Soumana et Moussa Dodo respectivement propriétaire et directeur de publication du journal Le Courrier, ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis", a affirmé leur avocat, Mossi Boubacar.
L’imprimeur du journal et également journaliste Soumana Idrissa Maiga a été relaxé, a souligne Me Boubacar, se disant "satisfait qu’ils ne puissent plus continuer à être gardés prison".
Les trois journalistes ont été arrêtés début juin et placés en garde à vue. Ils ont ensuite été inculpés par un juge de "publication de documents issus de perquisitions".
Ali Soumana et Moussa Dodo ont été écroués le 8 juin à la prison civile de Niamey, tandis que Soumana Idrissa Maiga avait été laissé en liberté.
L’affaire de fraude, révélée par la Haute autorité du lutte contre la corruption et infractions assimilées (Halcia), fait grand bruit: des personnalités ont fait placer des protégés sur la liste des admis à un concours d’entrée de la Santé publique alors qu’ils n’avaient pas obtenu des notes suffisantes ou n’avaient même pas passé les épreuves.
On accuse les journalistes de "publication de document" parce qu’ils ont fait paraître "les fac-simile de listes envoyées par des personnages éminents de la société nigérienne au directeur des admissions des agents de la santé publique", selon Reporter sans frontières (RSF).
D’après RSF, les documents publiés par le Courrier étaient déjà "publics" depuis le procès pour fraude de cadres du ministère de la Fonction publique impliqués dans ce scandale.
Parmi les personnes soupçonnées d’avoir influencé les résultats des concours, on compte "la Première dame (2e épouse du président Mahamadou Issoufou), la présidente de la Cour constitutionnelle, le chef d’état-major général des armées et le ministre du Pétrole", note RSF.
"Les autorités nigériennes se discréditent en s’acharnant de la sorte contre des hommes des médias, en violant de surcroît la loi sur la presse de leur pays." estime l’ONG de défense des droits des journalistes.
Au Niger, une loi a remplacé depuis 2010 les peines d’emprisonnement de journalistes pour des délits de presse par des amendes pécuniaires.
AFP
Commentaires
Et quid des hauts places dont les noms ont ete cites ???