Niger : le gouvernement revalorise le SMIG à 42 000 F CFA, une hausse historique de près de 40 %
Le Conseil des ministres, réuni ce mercredi 22 octobre 2025 sous la présidence du Général d’Armée Abdourahamane Tiani, a adopté une décision historique : le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) est désormais fixé à 42 000 F CFA, contre 30 047 F CFA auparavant, soit une hausse de près de 40 %. Initiée par le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi, cette mesure majeure répond aux revendications portées depuis plusieurs mois par les partenaires sociaux et constitue un jalon important dans la dynamique de refondation sociale et économique voulue par les autorités de transition.
Le SMIG, qui représente la rémunération minimale légale qu’un employeur doit verser à un salarié dans le secteur formel, est un outil juridique clé en Afrique de l’Ouest francophone. Il vise à protéger les travailleurs tout en reflétant les réalités économiques locales. Cependant, son montant et son application varient d’un pays à l’autre. Avec cette revalorisation, le Niger se positionne désormais parmi les pays de la région qui ont entrepris des réformes significatives pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs.
Cette hausse de près de 40 % marque un pas significatif pour le Niger. Si le SMIG nigérien reste inférieur aux niveaux observés dans certains voisins comme la Côte d’Ivoire (75 000 F CFA) ou le Sénégal (64 223 F CFA), il se rapproche de pays comme le Burkina Faso (45 000 F CFA) et le Mali (40 000 F CFA). Cette revalorisation traduit la volonté du gouvernement de promouvoir des conditions de travail décentes, de renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs et de soutenir la cohésion sociale dans un contexte économique marqué par l’inflation et la volatilité des prix de première nécessité.
Parallèlement, le Conseil des ministres a adopté un décret fixant les salaires minima par catégories professionnelles, en tenant compte du nouveau taux horaire du SMIG. Cette harmonisation permettra d’ajuster les grilles salariales de manière plus équitable, selon les secteurs et les qualifications, conformément à la Convention collective interprofessionnelle.
Pour de nombreux observateurs, cette revalorisation constitue une avancée sociale majeure et un signal fort d’écoute adressé au monde du travail. Elle reconnaît le rôle essentiel des travailleurs nigériens dans la construction économique du pays et ouvre la voie à de nouveaux engagements en faveur du dialogue social.
Abdoulkarim (actuniger.com)
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