Niger : Han Fraeters, représentant de la Banque mondiale, honoré de l’Ordre du Mérite après trois années de mission

Le gouvernement nigérien a rendu un hommage solennel, ce jeudi, au représentant résident de la Banque mondiale au Niger, M. Han Fraeters, en fin de mission après trois années de service. Au nom du Président de la République, le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahamane Lamine Zeine, l’a élevé au rang d’Officier de l’Ordre du Mérite du Niger, lors d’une cérémonie empreinte de reconnaissance et de chaleur.

Un bâtisseur infatigable salué par le gouvernement

S’exprimant au nom du chef de l’État, le Premier Ministre Lamine Zeine a dressé le portrait d’un partenaire « engagé », d’un « ami sincère » et d’un « bâtisseur infatigable ». « Votre départ, bien que dicté par de nouvelles et importantes responsabilités, laisse au Niger le souvenir d’un partenaire engagé », a déclaré le chef du gouvernement, soulignant le « don de soi remarquable » et la « disponibilité constante » dont a fait preuve M. Fraeters.

Les remerciements, élogieux, n’étaient pas de pure forme. Ils s’appuyaient sur une liste concrète de réalisations. Le Premier Ministre a égrené les dossiers marquants du mandat de l’économiste : le financement additionnel du projet PACNEN, la mise en œuvre du PICSEN, la restructuration stratégique du PISEN dans le secteur de l’hydraulique, ou encore le projet PACIPA au bénéfice de l’agriculture et de l’élevage. Autant de programmes qui, selon lui, « traduisent l’impact concret de l’action de Monsieur Han, mais aussi la qualité du partenariat entre le Niger et la Banque Mondiale ».

Trois années « turbulentes » et « enrichissantes »

Face à cet hommage appuyé, M. Han Fraeters, visiblement ému, a répondu avec une franchise et une humilité remarquée. « Les trois dernières années ont été parmi les plus turbulentes, impactantes et aussi enrichissantes de ma vie », a-t-il confié, qualifiant la distinction nigérienne de source d’une « profonde joie, d’humilité et de gratitude ».

Son discours est allé au-delà des remerciements d’usage pour livrer une analyse lucide de la relation entre son institution et le pays. Dans une métaphore évocatrice, il a reconnu qu’il pouvait y avoir « un peu de turbulence ou de bruit sur la ligne », une allusion transparente aux défis politiques et sécuritaires de la région. Mais, a-t-il insisté avec conviction, « ce partenariat doit rester fort, et des deux côtés, nous devons employer toute notre créativité, toute notre flexibilité, toute notre énergie pour le garder et le renforcer ».

Le « courage » et la « confiance » ont été, d’après lui, le ciment qui a permis de traverser les différentes périodes, « avant les évènements, pendant les évènements et jusqu’au jour d’aujourd’hui ». Le simple fait que la mission de la Banque mondiale soit toujours active et reconnue à Niamey est, pour lui, la preuve tangible de la résilience de ce partenariat.

Un héritage visible sur le terrain

L'homme en partance a tenu à rappeler que les fruits de cette collaboration ne sont pas de simples lignes dans des rapports, mais qu’ils se matérialisent déjà dans le paysage nigérien. « Si vous voyez aujourd’hui dans les sept régions du pays, le PIDUREM, est en train de financer et de réaliser des infrastructures résilientes », a-t-il énuméré avec une certaine fierté. « Des salles de classe sont en construction, la route Agadez-Zinder est en construction et beaucoup de routes rurales, des lignes de transmission électrique également sont en construction, la troisième usine d’eau de Niamey… »

Et d’ajouter, optimiste : « Il y a beaucoup de choses à venir dans le cadre de notre partenariat qui sont presque prêtes ».

Avant de passer la main, M. Fraeters a adressé un dernier message aux ministres présents, leur attribuant la paternité des succès obtenus. « Mesdames et Messieurs les ministres, toutes ces réalisations sont vos projets, ce sont vos résultats ».

Cette cérémonie, au-delà de l’hommage rendu à un partenaire stratégique, illustre la volonté du Niger de renforcer ses relations avec la Banque mondiale, acteur clé du financement du développement. Elle marque aussi la continuité d’une coopération tournée vers la résilience, la croissance inclusive et l’amélioration du bien-être des populations nigériennes.

Abdoulkarim (actuniger.com)