Refondation nationale : le Premier ministre Lamine Zeine installe officiellement le Conseil Consultatif et réaffirme l’ancrage souverain du Niger dans la Confédération de l’AES

Niamey, samedi 28 juin 2025 — C’est dans une ambiance solennelle, empreinte de symboles forts, que le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, également ministre de l’Économie et des Finances, a procédé, ce samedi 28 juin 2025, au Centre de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, à l’installation officielle du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), marquant ainsi une nouvelle étape dans le processus de transition du Niger.

La cérémonie, couplée à l’ouverture de la première session du Conseil Consultatif de la Refondation, a rassemblé un parterre de hautes personnalités nationales et internationales : anciens chefs d’État et anciens présidents de l’Assemblée nationale, membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), membres du gouvernement, présidents des institutions judiciaires et du Conseil de la Refondation, ainsi que des délégations venues du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Ghana. Étaient également présents les chefs de missions diplomatiques et consulaires, les représentants d’organisations internationales, les chefs traditionnels et religieux, les responsables administratifs et membres de la société civile. Cette forte mobilisation témoigne de l’importance de l’événement et de la dynamique collective portée par la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Le Conseil Consultatif de la Refondation (CCR) du Niger est composé de 194 conseillers, représentant diverses couches socioprofessionnelles du pays — syndicats, chefferies traditionnelles, jeunes, diaspora, femmes, secteur privé, universités, monde rural, etc. Ces conseillers sont répartis en un Bureau exécutif (président, sept vice-présidents, rapporteurs) , et six commissions thématiques couvrant les principaux secteurs nationaux.

Un organe consultatif pour une gouvernance enracinée

Institué par l’article 68 de la Charte de la Refondation du 26 mars 2025, le CCR est l’un des huit organes constitutionnels appelés à accompagner la refondation de l’État. Conformément à l’ordonnance 2025-07 du 18 avril 2025, il a pour mission de conseiller le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement sur toute question d’intérêt national, tout en formulant, de sa propre initiative, des propositions pour renforcer la vie démocratique.

Le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, le Général Mohamed Toumba, a salué la richesse de la composition du Conseil, qui réunit des membres issus de toutes les couches socioprofessionnelles du pays. Il a félicité le président du CCR, Dr Mamoudou Harouna Djingarey, Chef de Canton de Sinder, pour son leadership reconnu.

Une harmonisation institutionnelle au sein de l’AES

Dans son allocution, le ministre Toumba a rappelé que la mission des conseillers est exaltante, mais exigeante : « Le Conseil aura un rôle déterminant à jouer dans l’affirmation et la promotion des valeurs de la Refondation », telles que le patriotisme, le civisme, la solidarité, la justice, la vérité, la tolérance et la loyauté. Il les a invités à inscrire leurs actions dans les seuls intérêts supérieurs de la Nation, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, la lutte contre le terrorisme, et les tentatives de domination extérieure.

Dans son discours, le Premier ministre a salué la création du CCR comme un jalon majeur dans l’alignement du Niger avec les réformes institutionnelles entreprises par ses partenaires de la Confédération, le Mali et le Burkina Faso. « Après le Mali et le Burkina Faso, notre pays s’est doté d’une institution consultative permettant à notre peuple de prendre part à la gestion des affaires de l’État », a-t-il affirmé.

M. Zeine a insisté sur le caractère endogène et souverain de cette démarche, fondée sur les valeurs civilisationnelles partagées du Sahel. Elle marque une volonté commune de rompre avec les modèles imposés, pour bâtir des institutions représentatives, enracinées dans les réalités socioculturelles africaines.

Le chef du gouvernement n’a pas éludé les défis géopolitiques et sécuritaires majeurs auxquels fait face le Sahel, dénonçant une tentative de « recolonisation honteuse » de la région par des puissances étrangères. Il a salué la résistance des peuples du Niger, du Mali et du Burkina Faso, unis derrière leurs armées nationales pour défendre leur souveraineté. 

« Ce qui peut ressembler à un chaos entretenu à dessein dans notre sous-région… a été le déclic. Depuis qu’il préside aux destinées de notre Confédération, nous avons compris qu’au Sahel, les choses ne seront plus jamais comme avant », a déclaré le Premier ministre, rendant hommage aux chefs d’État de la Confédération : Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani.

Une mission exigeante pour les membres du Conseil

S’adressant directement aux membres du Conseil Consultatif de la Refondation, le Premier ministre a rappelé leur rôle stratégique dans l’expression de la vision du Niger et de l’AES sur la scène régionale et internationale. Il les a appelés à porter la voix d’un Sahel souverain, solidaire et coopérant dans le respect mutuel.

« Le rôle du conseiller de la Refondation ne saurait être une sinécure », a-t-il averti, insistant sur la rigueur, le patriotisme et la responsabilité attendus de chacun des membres.

Le Conseil devra notamment formuler des avis sur les grandes orientations nationales, mais aussi renforcer les synergies avec les institutions similaires de la Confédération, afin d’asseoir une gouvernance concertée et indépendante à l’échelle sous-régionale.

Dans une adresse empreinte d’optimisme et de foi, Ali Mahaman Lamine Zeine a conclu en déclarant officiellement installé le Conseil Consultatif de la Refondation, en appelant à l’inspiration divine pour guider cette instance vers une mission réussie au service du peuple nigérien.

Avec cette cérémonie, le Niger confirme sa trajectoire résolue vers une souveraineté assumée, une gouvernance participative, et une intégration renforcée avec ses alliés du Sahel, dans une dynamique collective de renaissance politique et de justice historique. 

Abdoulkarim (actuniger.com)