Clôture de la 2e session du CCR : adoption de recommandations majeures, dont la fixation des jours ouvrables du lundi au jeudi et le samedi

Réuni du 16 au 30 décembre 2025 à Niamey, le Conseil Consultatif de la Refondation (CCR) a clôturé ce mardi, sa deuxième session ordinaire par l’adoption de recommandations à fort impact politique, social et économique, parmi lesquelles la fixation des jours ouvrables du lundi au jeudi et le samedi, le vendredi et le dimanche devenant non ouvrables, ainsi que l’institution de brigades de veille patriotique et le renforcement de la lutte contre la mendicité.
La deuxième session ordinaire du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR) a refermé ses portes ce mardi 30 décembre 2025, à Niamey, au terme de deux semaines de travaux intenses marqués par des débats approfondis, des avis consultatifs majeurs et des recommandations à forte portée politique, sociale et économique. La cérémonie de clôture s’est déroulée dans les locaux habituels de l’institution, sous la présidence de Monsieur Mamoudou Harouna Djingarey, Président du Conseil Consultatif de la Refondation, en présence des conseillers, de membres du gouvernement et de plusieurs personnalités.
Des avis consultatifs sur des textes clés pour l’avenir du pays
Saisi par le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, le Conseil Consultatif de la Refondation a examiné plusieurs projets d’ordonnance jugés stratégiques, portant sur la réforme du foncier, l’orientation agricole et la modification de l’ordonnance n°2024-33 du 22 juillet 2024 relative aux fêtes légales.
Sur la réforme du foncier, dossier sensible aux fortes implications sociales et économiques, le Conseil a salué la pertinence de l’initiative tout en recommandant la poursuite de l’examen du projet, l’organisation d’un atelier national inclusif et l’élaboration d’un Code domanial et foncier intégrant les réalités rurales et urbaines.
Concernant l’orientation agricole, les conseillers ont émis un avis favorable à l’adoption du texte tel qu’amendé, le considérant comme une avancée majeure vers une révolution agraire indispensable à la souveraineté alimentaire du pays.
Le projet relatif aux fêtes légales a également reçu un avis favorable, le CCR soulignant la nécessité de clarifier le régime des jours ouvrables et non ouvrables afin d’assurer une meilleure organisation du travail et la continuité du service public.
Des recommandations ambitieuses et multisectorielles
Au-delà des avis consultatifs, la deuxième session ordinaire du CCR a été sanctionnée par l’adoption d’un ensemble de recommandations ayant des mesures à fort impact social, économique et politique.
Production nationale : Le CCR recommande la réhabilitation, la modernisation et la remise en exploitation des unités nationales de production, notamment les fermes semencières, l’Office des Eaux du Sous-Sol (OFEDES) et les structures dédiées à la multiplication et à l’amélioration du cheptel. L’objectif est de renforcer l’autonomie alimentaire et la souveraineté économique du pays.
Coopération régionale et diplomatie : Dans une logique confédérale, le Conseil préconise la mutualisation des ressources matérielles, humaines et financières entre les États membres de la Confédération des États du Sahel (AES), y compris les biens meubles et immeubles détenus à l’étranger. Cette démarche vise à accroître l’efficacité et la cohérence de l’action diplomatique commune.
Justice sociale et services essentiels : Les conseillers insistent sur la mise en œuvre effective des recommandations issues des Assises nationales de la Refondation, notamment celles portant sur la justice sociale. Le renforcement des ressources humaines dans les secteurs de la santé et de l’éducation est également au cœur des mesures adoptées.
Citoyenneté et sécurité : Parmi les mesures phares figure l’institution d’un mécanisme d’immersion patriotique à travers des brigades de veille et de défense de la patrie, accompagné du renforcement de la lutte et de la répression contre la mendicité.
Organisation du travail et continuité du service public : Le CCR a fixé les jours ouvrables au lundi, mardi, mercredi, jeudi et samedi, tandis que le vendredi et le dimanche sont déclarés non ouvrables, sous réserve des régimes particuliers applicables aux services essentiels. Cette décision vise à garantir une meilleure organisation du travail et une continuité efficace des services publics.
Trois motions symboliques adoptées
La session a été ponctuée par l’adoption de trois motions. La première est une motion de remerciement adressée au Président de la République pour la confiance accordée au CCR. La deuxième félicite les Chefs d’État de l’AES pour la signature du protocole additionnel relatif aux sessions confédérales du Parlement de l’AES. La troisième motion salue le Président de la République et le Gouvernement pour les efforts ayant permis au Niger de faire preuve de résilience face à l’adversité.
Un discours de clôture à forte charge politique et symbolique
Dans son allocution de clôture, le Président du CCR, Dr Mamoudou Harouna Djingarey, a livré un discours dense, à la fois bilan des travaux et projection stratégique. Il a rappelé que les activités se sont déroulées conformément au chronogramme adopté, alternant séances plénières, communications gouvernementales, travaux en commissions et restitutions.
À chaque étape, a-t-il souligné, une exigence constante a guidé les réflexions : contribuer utilement à l’édification d’un État souverain, responsable et résilient, en phase avec les aspirations profondes du peuple nigérien. Revenant sur la diversité des thématiques abordées, Dr Djingarey a évoqué les communications de haut niveau portant sur la sécurité, la gouvernance économique et financière, l’énergie, la souveraineté sur les ressources, l’agriculture, l’élevage, la grande irrigation, mais aussi la santé, l’éducation, les réformes institutionnelles, la paix, la cohésion sociale, les dynamiques migratoires et la fixation des jeunes dans leurs terroirs.
Selon lui, ces échanges ont permis au CCR de mieux s’imprégner des réalités du moment et d’apporter un éclairage consultatif solide, au service d’une gouvernance souveraine tournée vers l’avenir. Il a également inscrit les travaux de la session dans un contexte régional particulier, marqué par la tenue à Bamako de la deuxième session du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel.
Pour le Président du CCR, la souveraineté que construit le Niger repose sur un triptyque fondamental : la défense, la diplomatie et le développement. « Sans défense, il n’y a ni stabilité ni développement ; sans diplomatie souveraine, il n’y a ni respect ni partenariat équilibré ; sans développement endogène et maîtrisé, il n’y a ni résilience ni dignité durable », a-t-il martelé, appelant le CCR à jouer pleinement son rôle de vecteur intellectuel, politique et citoyen de la Refondation.
Vigilance, mobilisation et promotion du “Made in Niger”
Abordant le contexte international et sous-régional, Dr Djingarey a mis en garde contre les menaces diffuses qui pèsent sur les États de l’espace AES, qu’il s’agisse de tentatives de déstabilisation institutionnelle, informationnelle, économique ou diplomatique. C’est dans ce cadre, a-t-il expliqué, que le Niger s’est doté d’un instrument juridique encadrant la mobilisation générale pour la défense de la patrie, précisant qu’il s’agit d’un cadre préventif et non d’une mobilisation décrétée.
Dans une perspective plus symbolique, le Président du CCR a également annoncé qu’il pourrait être envisagé, lors des prochaines sessions, d’organiser les cérémonies d’ouverture sous le sceau d’un « Made in Niger » pleinement assumé, à travers des choix vestimentaires, artisanaux ou culturels, afin de traduire concrètement l’attachement à la production et à la consommation locales.
Rendant hommage aux Forces de Défense et de Sécurité pour leur bravoure et leur engagement, Dr Djingarey a enfin appelé les conseillers à être des relais actifs de la vision de la Refondation et de l’AES auprès des populations. « La Refondation ne se décrète pas seule, c’est un changement de comportement ; elle se partage, s’exprime, s’explique et s’incarne sur le terrain », a-t-il insisté, invitant chacun à se tenir prêt à répondre aux exigences de la défense de la patrie.
Abdoulkarim (actuniger.com)




Commentaires