Niamey : le drapeau de l’AES hissé à la Présidence, un symbole fort pour la confédération des États du Sahel
Niamey a marqué un tournant historique ce lundi 3 mars 2025 avec la levée officielle du drapeau de la Confédération des États du Sahel (AES) au sein de la Présidence de la République du Niger. Cet acte symbolique, présidé par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), incarne l’engagement profond du Niger dans cette nouvelle dynamique régionale. Aux côtés du Mali et du Burkina Faso, le pays affirme ainsi son ancrage dans une alliance stratégique visant à redéfinir les équilibres géopolitiques et économiques du Sahel. Cette cérémonie solennelle, riche en symboles et organisée simultanément à Bamako, Ouagadougou et Niamey, marque une étape décisive dans la concrétisation d’un projet ambitieux : bâtir une confédération capable de répondre aux défis sécuritaires, économiques et sociaux qui frappent la région.
La cérémonie, empreinte de solennité, a débuté par la demande d’autorisation de montée des couleurs, accordée par le chef de l’État. Les plus hautes autorités du pays, dont le Premier ministre, les membres du CNSP et du gouvernement, ainsi que des représentants des institutions nationales, du corps diplomatique et des organisations internationales, ont honoré de leur présence cette cérémonie. Les chefs traditionnels, les leaders religieux et les acteurs de la société civile étaient également présents pour témoigner de ce moment charnière.
Sous les notes de l’hymne national "L’Honneur de la Patrie", les drapeaux du Niger et de l’AES ont été hissés côte à côte, incarnant l’engagement du pays dans cette nouvelle dynamique régionale. Le drapeau de l’AES, récemment dévoilé à Bamako le 22 février 2025, arbore un fond vert, symbole d’espoir, de prospérité et de renouveau. En son centre figure le logo de la Confédération, rappelant les immenses ressources naturelles et le potentiel de coopération des États membres.
Une confédération en marche
La création de l’AES, regroupant le Niger, le Mali et le Burkina Faso, s’inscrit dans une volonté commune de renforcer la souveraineté régionale face aux défis sécuritaires, économiques et politiques. Pour le Dr Soumana Boubacar, ministre directeur de cabinet du Président du CNSP, cette cérémonie revêt une importance capitale : « C’est un jour important parce qu’aujourd’hui nous avons avancé dans la concrétisation de notre confédération. C’est un pas qui a été franchi. D’autres étapes vont venir, inch’Allah, pour montrer que cette confédération est de plus en plus une réalité ».
Les propos du ministre reflètent l’optimisme des dirigeants de l’AES, qui voient en cette alliance une opportunité de bâtir un avenir commun, fondé sur la solidarité et la mutualisation des ressources. Le choix de la couleur verte pour le drapeau n’est d’ailleurs pas anodin : elle incarne la renaissance d’un espace sahélien déterminé à surmonter ses défis et à œuvrer pour une prospérité partagée.
La levée du drapeau de l’AES à la Présidence du Niger envoie également un message clair à la communauté internationale. Alors que les trois pays membres ont récemment tourné le dos à certaines alliances traditionnelles, notamment avec la France et la CEDEAO, cette cérémonie symbolise leur détermination à tracer une nouvelle voie, axée sur l’autonomie stratégique et la coopération intra-régionale.
Un symbole d’espoir, mais un défi de taille
La levée du drapeau de l’AES à la Présidence du Niger marque indéniablement un moment historique, symbolisant l’aspiration à une unité sahélienne renforcée et à un avenir commun. Cependant, ce geste fort ne doit pas occulter les défis colossaux qui attendent la Confédération des États du Sahel. Les populations, meurtries par des années d’insécurité et de précarité, espèrent désormais des actions concrètes et des résultats visibles.
Si le drapeau vert de l’AES incarne l’espoir d’une renaissance, il rappelle aussi que les symboles ne suffisent pas à eux seuls. La réussite de cette confédération dépendra de la capacité des dirigeants à transformer cette vision en réalité, à travers des politiques coordonnées, des projets structurants et une volonté inébranlable de surmonter les obstacles.
En ce 3 février 2025, le Niger a hissé bien plus qu’un drapeau : il a élevé les aspirations de tout un peuple. Reste à savoir si cette alliance saura tenir ses promesses et offrir au Sahel la prospérité et la stabilité qu’il mérite. L’histoire retiendra ce jour comme un tournant, mais c’est désormais aux acteurs de l’AES d’écrire les prochains chapitres.
Abdoulkarim (actuniger.com)
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