Autorité de Développement Intégré des États du Liptako-Gourma (ALG) : les Chefs d’État valident la transformation de l’institution en agence d’éxécution de l’AES
Les chefs d’État du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont acté, vendredi 11 juillet lors d’une visioconférence, la mue de l’Autorité de Développement Intégré des États du Liptako-Gourma (ALG) en Agence d’Exécution des Projets et Programmes de la Confédération des États du Sahel (AES). Une décision lourde de sens, à la fois politique et symbolique, dans un contexte où les trois pays, frappés par des sanctions régionales et une instabilité jihadiste persistante, cherchent à consolider leur alliance souverainiste.
Présidée par le général Abdourahamane Tiani, chef de l’État nigérien et président en exercice de l’ALG, cette 8e session ordinaire a réuni les homologues maliens et burkinabè, Assimi Goïta et Ibrahim Traoré, ainsi qu’une pléiade de ministres et conseillers stratégiques. L’objectif affiché : réorganiser l’institution régionale pour en faire un bras opérationnel de l’AES, cette alliance née en réponse aux pressions de la Cédéao après les coups d’État successifs à Bamako, Ouagadougou et Niamey.
Au cœur des échanges, la nécessité de doter la Confédération AES d’un véritable bras opérationnel en matière de développement. Les chefs d’État ont ainsi salué les acquis de l’ALG – plus ancienne organisation de coopération transfrontalière de la région – et décidé de capitaliser sur ses expériences en matière de développement intégré, de gestion de projets communautaires et d’approches de proximité.
La Conférence a pris acte du rapport présenté par le ministre malien des Mines, Amadou Keïta, président en exercice du Conseil des ministres de l’ALG, à la suite de la 13e session extraordinaire tenue à Bamako le 24 mai dernier. Ce rapport confirme le potentiel stratégique du portefeuille de projets de l’ALG, jugé en adéquation avec les priorités actuelles de la Confédération des États du Sahel.
Parmi les décisions phares de cette session, figure la transformation de l’ALG en Agence d’Exécution des Projets et Programmes de Développement de la Confédération des États du Sahel (AES). Une évolution jugée indispensable pour accroître l’impact de l’institution et arrimer ses missions aux nouvelles priorités fixées par les États membres.
Pour baliser cette mutation, les chefs d’État ont demandé aux ministres de tutelle de lancer un audit organisationnel complet, afin d’assurer la transparence du processus et d’identifier les leviers d’amélioration à chaque étape.
Le Président Abdourahamane Tiani a, par ailleurs, été mandaté pour désigner un administrateur provisoire, qui, épaulé par un comité d’experts, devra conduire une série d’études approfondies. Objectif : affiner les grandes orientations des projets communautaires et les adapter aux ambitions de la Confédération.
Les dirigeants ont également tenu à saluer le travail de la Secrétaire exécutive par intérim, Mme Hawa Aw, dont l’implication a été déterminante pour la réussite de cette session stratégique, tenue dans un contexte régional à forts enjeux.
Cette transformation s’inscrit dans la volonté affirmée des trois États sahéliens de refonder l’action publique régionale sur des bases souverainistes, endogènes et intégrées. À travers cette décision, le Niger, le Mali et le Burkina Faso réaffirment leur engagement en faveur de l’unité stratégique, du développement partagé et de la résilience communautaire.