Nigéria : d'après Buhari, la réouverture des frontières va encore attendre
Le président nigérian n’est pas pressé de rouvrir les frontières terrestres de son pays, fermées unilatéralement depuis le 20 Août dernier. Malgré les concertations tripartites, Muhammadu Buhari vient d’annoncer de nouvelles conditions qui risquent de faire perdurer encore cette fermeture partielle qui impacte négativement l’économie des pays voisins notamment le Niger et le Bénin.
Les frontières nigérianes resteront encore fermées tant que le pays ne sera pas sûr et certain d’avoir « régler les choses », à l’issue des travaux du comité spécialement mis à cet effet pour analyser la situation et faire les recommandations nécessaires. C’est en substances ce que vient de confier le président nigérian à son homologue ghanéen par rapport à la réouverture des frontières terrestres du pays qui sont fermées depuis le 20 août dernier. Les présidents Muhammadu Buhari et Nana Akufo-Addo se sont entretenus, lundi 20 janvier à Londres, en marge du « UK-Africa Investment Summit 2020 ». « Nous allons d’abord régler les choses. Nos agriculteurs, en particulier ceux qui cultivent du riz, ont maintenant un marché, et sont heureux, et nous sommes aussi préoccupés par les drogues dures et les armes. Une fois que le comité présentera ses recommandations, nous allons nous asseoir et les analyser pour décider de la suite » a expliqué le président nigérian à son homologue ghanéen.
Selon Buhari, au delà de la contrebande des produits alimentaires, la fermeture partielle des frontières du Nigeria a été motivée par la circulation des armes et des munitions, ainsi que les drogues dures, qui ont inondé le pays à travers les pays voisins. Le chef d’Etat nigérian a ajouté qu'il ne pouvait pas laisser faire, les yeux ouverts, et regarder les jeunes de son pays se faire détruire par des drogues dures « bon marché », et aussi laisser l’afflux des armes compromettre la sécurité nationale de son pays.
« Lorsque la plupart des véhicules transportant du riz et d'autres produits alimentaires à travers nos frontières terrestres sont interceptés, nous trouvons des drogues dures et bon marché. Cela a des conséquences terribles pour n'importe quel pays. Nous sommes en fait les plus grandes victimes ». Muhammadu Buhari.
Mesures de protection
Lors de son entretien avec le président Akufo-Addo, le président nigérian a regretté l’impact négatif de la fermeture partielle sur les pays voisins. Cependant, il a ajouté qu’il ne peut laisser les armes et les drogues inondées son pays en raison de la prolifération des armes légères dans la région du Sahel. Pour Buhari, cela représente d’ailleurs de graves défis en matière de sécurité au Mali, au Tchad, au Burkina Faso, au Niger et au Nigéria. Selon le compte rendu de la présidence nigériane, le chef de l’Etat ghanéen a fait preuve de « compréhension » sur la nécessité pour le Nigeria de protéger ses citoyens, mais Nana Akufo-Addo a plaidé pour « un processus accéléré, parce que le marché nigérian est significatif pour certaines catégories d’homme d'affaires ghanéens ».
Samedi 18 janvier toujours à Londres où il recevait une délégation de la diaspora nigériane au Royaume-Uni, le président nigérian a également évoqué la question de cette fermeture partielle des frontières avec ses concitoyens. Selon Muhammadu Buhari, « cette mesure n’est pas destinée à punir ses voisins, mais à renforcer la sécurité et l'économie du pays ». Buhari a souligné que les agriculteurs nigérians se sont d’ailleurs félicité de cette fermeture des frontières qui a considérablement réduit la contrebande des produits agricoles ainsi que l’introduction des armes et des munitions dans le pays.
A.Y.B (actuniger.com)
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