Assemblée nationale : les députés examinent la motion de censure déposée par l’opposition parlementaire
L’Assemblée nationale a entamé, ce jeudi 27 juin en séance plénière, l’examen de la motion de censure, qui a été déposée par un groupe de 35 députés de l’opposition, le lundi 24 juin, contre le gouvernement du Premier ministre Brigi Rafini.
A l’entame de la séance, qui était dans un premier temps présidée par le vice-président de l’Assemblée nationale Iro Sani avant qu’il ne cède la place au président Ousseini Tinni ; le député Issaka Issoufou du groupe parlementaire Lumana Zam Zam de l’opposition, a rappelé les motifs d’interpellation adressés au chef du gouvernement, à travers une lecture de la lettre de motion, dans laquelle l’opposition, « réprouve la gestion catastrophique du gouvernement ». Au nom des signataires de la motion, il a dénoncé, « la politique de l’exclusion, la gestion patrimoniale et la prédation des ressources nationales, l’imposition de la pensée unique, la corruption cancéreuse, la caporalisation des institutions de la République », de même que « le bâillonnement de l’opposition, de la société civile et de la presse, le clientélisme ». Les députés de l’opposition ont également dénoncé l’adoption d’un code électoral « non consensuel », pour les prochaines élections.
Peu après la lecture de la lettre de motion, le premier ministre Birgi Raffini est monté à la tribune de l’hémicycle, pour répondre aux députés de l’opposition. Le chef du gouvernement a été accueilli par un « standing ovation » des membres du gouvernement et des députés de la majorité, qui se sont tous levés pour l’applaudir au moment de son entrée en scène. En commençant son intervention, le premier ministre a requis une minute de silence en l’honneur des soldats tombés sur le front, à qui il a rendu hommage, tout en rappelant que « cette motion intervient dans un contexte de menaces sécuritaires dans l’espace sahélio-saharien ». Cependant, a estimé le premier ministre, « le dépôt de cette motion est caractéristique de la vitalité de notre démocratie et du bon fonctionnement de nos institutions ». « Pour nous, elle n’a rien d’anormal. Elle est même à saluer dans un contexte où notre opposition politique par manque d’argument, privilégie la politique de la chaise vide et les polémiques intitules sur les réseaux sociaux », a indiqué le chef du gouvernement, devant les députés. Dans son intervention, Birgi Raffini a répondu, point par point et avec chiffres à l’appui, à toutes les critiques formulées par les députés de l’opposition par rapport à la gestion sur le plan économique et social, du gouvernement qu’il dirige depuis 8 ans. « Un record de longévité qui dépasse celui d’un de vos membres », s’est un peu amusé Birgi Raffini, dans une sorte de pique qui vise les députés de Lumana et leur président, Hama Amadou, actuel chef de file de l’opposition, et qui a passé 7 ans à la Primature. « Nous n’avons pas la prétention d’avoir régler tous les problèmes de ce pays, mains nous avons posé les bases indéniables de la marche du Niger vers son développement et l’émergence », a déclaré le premier ministre, qui a invité par la même occasion, les députés de l'opposition comme de la majorité, ainsi que les acteurs de la société civile et les citoyens, « à se mobiliser, en refusant et en dénonçant avec des preuves irréfutables la corruption et à joindre leurs efforts à ceux du gouvernement pour lutter contre ce fléau ». Par rapport au nouveau code électoral, le chef du gouvernement a indiqué que, « tous les articles du nouveau code électoral ont fait l’objet de consensus sauf l’article 8 dont les dispositions sont restées constantes dans tous les codes électoraux depuis 1992 ».
Les débats publics, le véritable enjeu pour l’opposition
La séance s’est par la suite poursuivie, avec les interventions des députés. Plus de 100 députés se sont inscrits sur la liste, et chaque député a droit à cinq (5) minutes de parole. Dans leurs différentes intervention,s et malgré des piques et quelques tensions vite surmontées, les députés ont intervenu en faveur ou contre le gouvernement de Birgi Raffini, dont les membres sont pour la plupart présents au Parlement.
La séance a été suspendue en début d’après-midi et elle a été reprise peu après 16h00, toujours avec les interventions des députés. Par la suite, le chef du gouvernement va répondre, avant que les groupes parlementaires ne se prononcent. L’examen final de la motion sera sanctionné par le vote e la motion, dont l’issue ne fait aucun doute, même au sein de ses signataires.
L’Assemblée nationale compte en effet 171 membres. La majorité requise pour l’adoption du texte est de 86 voix. Le parlement est dominé par la majorité présidentielle, alors que l’opposition ne compte que 35 députés. Toutefois, pour cette dernière, l’essentiel, ce sont les débats publics, qui sont retransmis en direct sur la télévision publique malgré les coupures de la Nigelec.
A noter que le président de la République s’est envolé ce même jour, pour Lomé au Togo pour une visite d’Etat. Le chef du gouvernement a lui, écourté une visite en France en raison de l’examen de la motion contre son gouvernement.
A.Y.Barma (Actuniger.com)
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