Une monnaie propre pour libérer l’Alliance des États du Sahel selon Dr. Fousseynou Ouattara (Par Coulibaly Mamadou)
Dans un récent entretien avec Neka TV, l’économiste et expert en finances Dr. Fousseynou Ouattara a mis en avant les avantages d'une monnaie indépendante pour l’Alliance des États du Sahel (AES), constituée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Selon lui, l’émission d’une devise propre permettrait de libérer ces pays de la dépendance au franc CFA, offrant à l’AES un contrôle total sur sa politique monétaire et économique.
La nécessité de rompre avec le franc CFA
Pour Dr. Ouattara, l’usage du franc CFA, contrôlé par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) sous influence française, freine le développement économique des pays de la région. «Nous avons en commun le franc CFA qui ne relève pas de nous. Notre politique monétaire est entre les mains de la BCEAO derrière laquelle se trouve la France. Ce qui est un sérieux handicap», déplore-t-il. Cette situation, selon l'expert, prive les États de leur souveraineté monétaire, les maintenant dans une relation de dépendance économique avec l’ancienne métropole.
Une monnaie propre pour la souveraineté économique
Dr. Ouattara martèle l'importance pour l'AES de créer sa propre monnaie afin de maîtriser pleinement son économie : «L’émission d’une monnaie va nous permettre de maîtriser totalement notre politique monétaire, donc économique». Cette démarche représenterait un acte de souveraineté majeur, permettant à l'AES de contrôler directement ses ressources économiques et de protéger ses intérêts face à des influences extérieures.
Une richesse naturelle propice à une monnaie solide
Les pays de l’AES ne manquent pas de ressources pour soutenir une devise forte et indépendante. Riches en or, le Mali, le Burkina Faso et le Niger disposent de réserves précieuses. «Cela est très important pour l’AES d’autant plus que le Mali, le Burkina et le Niger produisent tous les trois de l’or. Cela est une opportunité d’émergence économique pour la confédération de l’AES», précise Dr. Ouattara. De plus, les tendances mondiales montrent que de nombreux investisseurs se détournent du dollar au profit des monnaies nationales ou des métaux, renforçant encore l’attrait de l’AES comme zone économique.
Une alternative à la monnaie ECO dominée par la France
La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) envisage le lancement de la monnaie ECO, qui, selon plusieurs experts, ne se démarquerait que peu du franc CFA actuel. En effet, le projet de l’ECO impliquerait toujours un lien fort avec le Trésor français, avec la France garantissant la convertibilité de l’ECO par rapport à l’euro, auquel il resterait fixé. En somme, le franc CFA serait simplement rebaptisé en ECO, tout en conservant ses fondements structurels et sa dépendance à l’euro. Pour l’Alliance des États du Sahel (AES), qui privilégie la souveraineté monétaire et l’autonomie économique, cette dépendance reste un obstacle inacceptable à leur développement.
En conclusion, Dr. Fousseynou Ouattara soutient que la création d’une monnaie propre est indispensable pour l'AES. En s'appuyant sur leur richesse en ressources naturelles et en misant sur une gestion autonome, les États de l’Alliance du Sahel peuvent espérer bâtir une économie souveraine et dynamique, sans dépendre des anciennes puissances coloniales.
Par Coulibaly Mamadou
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Vive l'AES,vive le peuple frère