Mali: Bamako favorable au renouvellement du mandat de la Minusma mais opposée à l'appui aérien de la France
A la veille de la réunion du Conseil de sécurité pour le renouvellement du mandat de la MINUSMA et surtout du Sommet de la Cédéao prévu le 03 juillet prochain à Accra, les autorités maliennes multiplient les initiatives diplomatiques. Le lundi 27 juin, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP a reçu, l’ensemble du Corps diplomatique et consulaire, pour une session de briefing autour de la situation politico-sécuritaire au Mali. Selon les services du ministère, les échanges ont porté sur l’évolution du processus de la transition ainsi que le renouvellement du mandat de la MINUSMA à laquelle Bamako est favorable tout en s'opposant à l'appui aérien de la France.
Selon le compte-rendu de la rencontre fait par les services de communication du chef de la diplomatie malienne, s’agissant du processus de la transition, le ministre Diop a expliqué les grandes étapes franchies et les perspectives dont le couronnement sera le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de 24 mois. A cet égard, rapporte la même source, il a évoqué les efforts et les initiatives engagés par le gouvernement du Mali, dans un esprit de dialogue et de recherche d’un compromis honorable, notamment la mise en place d’un mécanisme de dialogue pour rapprocher les positions entre le Mali et la CEDEAO, la facilitation sollicitée auprès du Président togolais pour la recherche d’un accord politique auprès de ses pairs en soutien aux efforts du Médiateur Goodluck Jonathan, la promulgation de la loi électorale, la prise d’importants décrets relatifs à la durée de la transition et la mise en place du comité chargé de la rédaction d’une nouvelle constitution.
Concernant le renouvellement du mandat de la MINUSMA, ajoute le communiqué, le chef de la diplomatie a indiqué que "le Mali reste favorable au maintien de cette mission. Toutefois, il a souligné l’impérieuse nécessité de prendre en compte les réserves émises par le Mali, notamment son opposition à l’appui aérien par la France pour la sécurisation de la MINUSMA et la tendance visant à politiser la question des droits de l’Homme au Mali". Le ministre malien des affaires étrangères a précisé aux diplomates accrédités à Bamako, "qu’il n’existe, aujourd’hui, aucun cadre politique encore moins juridique qui permet à la France de mener des opérations militaires sur le territoire malien".
Aussi, rapporte-t-on, il a dénoncé "les intentions malicieuses visant à se focaliser de façon démesurée sur la question du respect des droits de l’Homme, alors que la mission principale de la MINUSMA est et demeure l’appui aux Autorités maliennes pour la stabilisation et le plein exercice de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire malien".
Lors de la rencontre, rapporte toujours la même source, le ministre Abdoulaye Diop n'a pas manqué de rappeler que "l'armée malienne est multiethnique, républicaine et professionnelle avec une conscience claire de sa mission de protection des citoyens dans le cadre du respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire".
Il faut noter que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit ce mercredi pour décider du renouvellement du mandat de la MINUSMA. Le dimanche prochain, les chefs d'Etat de la Cédéao se réuniront à Accra pour, entre autres, décider de la levée ou non des sanctions économiques en fonction du rapport que va présenter le médiateur Goodluck Jonathan sur les négociations sur la durée de transition et le chronogramme pour un retour à l'ordre constitutionnel normal avec les autorités de Bamako.
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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