Burkina : des volontaires au front contre les terroristes
Suite à la sanglante attaque terroriste du mercredi 6 novembre, le président burkinabé a adressé un message à la nation dans lequel il a annoncé le recrutement prochain des volontaires pour renforcer la lutte contre les groupes terroristes.
Des volontaires au front pour renforcer la lutte contre les groupes terroristes, qui ne cessent de multiplier les attaques meurtrières dans le pays. C’est la principale annonce qui a retenu l’attention, dans le message qu’a adressé, le mercredi 7 novembre, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré. Le chef de l’Etat s’est adressé à la nation au lendemain de l’attaque terroriste qui a visé un convoi de la société minière canadienne SEMAFO, sur l’axe Ougarou-Boungou (Région Est), et qui s’est soldée par un bilan provisoire de 38 morts et plusieurs dizaines de blessés. Un deuil national de 72 heures à compter de ce vendredi 8 novembre, a été décrété en hommage aux victimes de ce que le chef de l’Etat burkinabé a qualifié de « barbarie inqualifiable ». Durant ces 72 heures, le chef de l’Etat a invité « chaque burkinabè au recueillement et à l’introspection, pour raffermir sa foi en l’unité, à la cohésion et à la paix dans notre pays ». Dans son message, Roch Marc Christian Kaboré a également appelé ses compatriotes à se tenir débout, ensemble contre le terrorisme. « Seule une mobilisation générale des fils et filles de la Nation, sans considération de région, d’ethnie, d’opinion politique et de confession religieuse, est à même de vaincre ces meurtriers sans foi ni loi, qui rêvent de soumettre notre Patrie et notre peuple courageux à leur diktat machiavélique », a ainsi déclaré le président du Faso, qui a appelé « les Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur à l’union sacrée pour défendre les intérêts supérieurs de la Nation menacée ».
Le chef de l’Etat burkinabé a par ailleurs engagé « les forces de défense et de sécurité à traquer et à combattre sans concession, les terroristes et leurs complices ». Et pour soutenir l’armée dans cette traque, le président du Faso a ordonné « le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace ».
« Ces actes ignobles qui relèvent d’une autre époque, visent à semer la psychose au sein de notre Peuple et à déstabiliser notre démocratie. Il nous faut rester dignes et courageux. C’est pourquoi, j’engage les Forces de Défense et de Sécurité à traquer et combattre, sans concession, les terroristes et tous leurs complices et appelle notre Peuple à la mobilisation générale contre le terrorisme. Dans ce sens j’ai ordonné le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace. Seule une mobilisation générale, des fils et filles de la Nation, sans considération de région, d’ethnie, d’opinion politique et de confession religieuse, est à même de vaincre ces meurtriers, sans foi ni loi, qui rêvent de soumettre notre Patrie et notre Peuple courageux à leur diktat machiavélique ». Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso.
Inquiétudes et alternatives
Avec cette décision, le président burkinabé franchit donc le rubicond en recourant désormais aux volontaires pour renforcer l’action des Forces de défense et de sécurité (FDS). Malgré les multiples opérations militaires appuyées par les forces partenaires, notamment françaises, les menaces sécuritaires ne cessent de s’amplifier. Le recours à ce qui est considéré par certains comme des « milices d’auto-défense » a été avancé depuis le début de la crise sécuritaire, comme une alternative pour appuyer les actions de l’armée, mais le gouvernement s’est jusque-là montré réticent à y recourir. En cause, les risques que certains des membres de ces groupes ne rejoignent les terroristes, ou que cela n’amplifie les conflits inter-communautaires dans le pays. Cependant, face à l’amplification des attaques, le gouvernement n’a pas eu visiblement d’autres choix que de faire appel aux milices d’auto-défense, d’autant que la multiplication des attaques, avec de plus en plus de morts, est de nature à conforter une certaine opinion qui doute de l’efficacité de la stratégie de lutte contre le terrorisme, du régime MPP au pouvoir à Ouagadougou.
Ikali (actuniger.com)
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